MENU

by • 3 juillet 2014 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 28 mai 2014.2281

ESSOR SARLADAIS du 28 mai 2014.

couv rufin

Avec « Le collier rouge », publié chez Gallimard, Jean-Christophe Rufin nous livre un petit régal de littérature, tant par le style que par le sujet traité. Nous sommes en 1919, Jacques Morlac est en prison pour avoir fait porter sa légion d’honneur à son chien, à l’occasion de la cérémonie du 14 juillet. Au dehors, le chien hurle sans arrêt, attendant son maître. Chargé de l’interroger, Hugues de Lantier du Grez, découvre un héros, décoré pour son courage sur le front d’Orient, et qui revendique son acte. Une étrange fraternité, celle qui réunit ceux qui ont été au feu, rassemble le soldat et l’officier chargé d’instruire son procès. Jacques est un révolté qui a milité pour le bolchévisme, un amoureux qui revient voir clandestinement celle qu’il aime, celle qui lui a donné un fils et qui, croit-il, l’a trahi. Il faut attendre les dernières pages pour comprendre le geste de Jacques, décorant son chien qui l’a suivi tout au long de la guerre. Un beau roman pour dire ce conflit qui vit triompher la France, mais où tous les hommes furent vaincus.

Chez le même éditeur, l’Italien Erri De Luca publie « Le tort du soldat ». Dans une auberge des Dolomites, le narrateur, un traducteur de yiddish passionné par l’histoire de la Shoah, écoute, à la table voisine, un criminel de guerre nazi qui converse avec sa fille. L’Allemand ne se reconnaît pour seul tort que d’avoir perdu la guerre. Obsédé par la défaite, il cherche dans la Bible, les raisons de la chute d’Hitler et applique au nazisme les techniques de la kabbale juive. Deux hommes que tout oppose, se retrouvent sur les jeux de mots et la recherche philosophique, d’une langue et une culture qui n’est pas la leur.

Les éditions Quai Voltaire publient « Italie barbare » du grand écrivain italien Curzio Malaparte. Ce témoin de la guerre porte son habituel regard distancié et ironique sur l’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1925, qu’il a soutenu dans un premier temps. Véritable hymne à la culture italienne, cet ouvrage chante les apports de l’Italie au monde en matière d’art et ses liens avec une pensée européenne, et dénonce le repli sur soi qu’impose le fascisme.

C’est un portrait de sa mère, devenue un mythe romanesque, que nous trace Pierre Brunet dans son roman « Fenicia », paru chez Calmann-Lévy. Adoptée par un couple d’anarchistes pendant la guerre d’Espagne, Ana devient Fénicia et connaît la dureté du camp d’internement d’Argelès-sur-Mer. Devenue une femme d’une grande beauté et d’une extrême intelligence, Fénicia séduit de nombreux hommes, étudie la littérature, milite chez les anarchistes. Matéo, son père adoptif, Georges, son pygmalion, Jean, son mari loyal, Gil, son amant, tous l’aiment à la folie. Mais aucun ne parvient à lui faire oublier les peurs et les souffrances de son enfance. A la limite de la folie, elle s’invente un monde où tout est beau.

Chez Jean-Claude Lattès, Michèle Barrière publie le troisième volume des aventures de Quentin du Mesnil, maître d’hôtel à la cour de François Ie. « Le prisonnier de l’Alcazar » nous raconte la détention de François Ie, après la défaite de Pavie, en 1525. Quentin accompagne Marguerite, la sœur du roi, en Espagne, pour payer la rançon exigée. Le souverain malade sera sauvé par deux médecins, un juif et un musulman. Mais l’Inquisition rode, Quentin est impliqué dans les affaires de son ami, l’explorateur Verrazzano et sa fiancée, la ravissante Alicia, est menacée. Malgré un univers culinaire digne des « Mille-et-une nuits », il doit fuir l’Espagne en organisant l’évasion du roi.

C’est un magistral premier roman que nous offre l’Américain Corban Addison avec « De l’autre coté du soleil », paru chez Robert Laffont. Ahalya et Sita ont perdu toute leur famille lors d’un tsunami qui a ravagé la côte indienne. Les deux adolescentes sont enlevées et vendues dans un bordel de Bombay. De l’autre coté du globe, aux U.S.A., Thomas et Priya ont vu leur amour disparaître avec la mort de leur enfant. Lorsque Priya regagne l’Inde, son pays natal, Thomas la suit et s’engage dans une association humanitaire, bien décidé à regagner l’amour de sa femme. Sa route va croiser celle des deux jeunes filles et Thomas va mettre toute son énergie pour les réunir et les libérer des griffes des trafiquants esclavagistes.

Comments are closed.