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by • 22 octobre 2020 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 23 octobre 2020985

Essor Sarladais du 23 octobre 2020

Des romans pour nos terroirs.

Le Tour des Livres.

   Romancière périgourdine, Guillemette de La Borie est allée chercher l’inspiration sur les bords de la Dordogne, mais en Gironde, pour nous donner un joli roman familial intitulé « Saint-Emilion, mon amour », paru aux Presses de la Cité. Le couple Laubarède dirige le Château Valliran, à Saint-Emilion. Arnould Laubarède, charmeur et bon vivant, est un excellent négociant. Mais c’est Paloma, son épouse, qui est la véritable vigneronne du domaine. Elle règne sur les vignes et les chais. Elle s’est lancée dans l’agriculture bio, en prenant des risques évidents, car la nature ne se soumet pas aux volontés des humains. Faudra-t-il vendre le vignoble, après quatre générations de Laubarède ? D’autant plus que Paloma découvre qu’Arnould la trompe, tandis que leurs enfants se révèlent deux adolescents à problème. La mort d’Albert Laubarède, le patriarche, va mettre au jour un inavouable secret de famille. Un excellent roman, fort bien écrit, qui dévoile toute la noblesse et les traditions du métier du vin et les enjeux de l’avenir, liés au climat et à une agriculture naturelle.

Règlement de compte en terre ariégeoise, tel est le thème du roman de Georges-Patrick Gleize, « Même les pierres ont une histoire », paru chez Calmann-Lévy. En 1963, un policier des R.G. prévient Arnaud de Saint-Geniès du retour de son frère Philippe dans la région. Issus d’une génération terrienne qui a payé un lourd tribut à la Grande Guerre, les deux frères ont connu des destins divergents, à l’occasion du second conflit mondial. Arnaud, qui a participé à l’épopée de l’Aéropostale, est pilote en 1939, aux côtés de Saint-Exupéry. Il s’engage ensuite dans la Résistance. Tandis que leur sœur, Pauline, veuve de guerre, s’engage comme infirmière, le benjamin, Philippe, un juriste membre des Ligues d’extrême-droite, milite pour la Collaboration. A la Libération, il disparait. Revient-il pour réclamer sa part d’héritage que son frère lui a soigneusement conservé ? Seul Francisco Ibanez, le vieil ouvrier espagnol, connait la vérité.

C’est un joli roman sur le poids accablant des souvenirs que nous donne le Creusois Jean-Guy Soumy avec « Une femme juste » paru aux Presses de la Cité. A la mort d’Hélène, sa fille Pauline, une jeune femme un peu perdue, découvre qu’elle était juive. Elle se rend en Provence pour rencontrer Blanche, celle qui a sauvé sa mère de la déportation. Ensemble, elles vont refaire le voyage salvateur, du camp de Rivesaltes à la maison d’accueil de Biot, où Blanche et son époux Marcel ont caché des familles juives. Mais en novembre 42, le sud de la France est envahi par les Allemands. Un train entier est formé pour emmener toutes les familles et les animaux de la ferme. L’Arche de Noé ferroviaire conduira les réfugiés dans la Creuse où ils resteront jusqu’à la fin de la guerre. Fatiguée et malade, Blanche révèlera à Pauline tout un pan de son histoire familiale, comme un legs ultime.

Chez de Borée, l’Auvergnate Sylvie Baron nous propose « Impasse des demoiselles », un roman à énigmes. Dans la cité thermale de Chaudes-Aigues, une bande d’adolescents a l’habitude de se retrouver dans les ruines d’une tannerie. Jusqu’au jour où la mort tragique d’Agnès fait éclater le groupe. Dix ans plus tard, Nine, une ancienne de la bande, retourne chez sa sœur, Sophie, et entreprend de restaurer les ruines de la tannerie pour y établir des chambres d’hôtes. Ce projet va entrainer la réapparition d’Agnès, que tous croyait morte. Un retour qui va justifier beaucoup d’explications.

                                                                         Jean-Luc  Aubarbier.

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