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by • 31 mars 2022 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 1 avril 2022.816

Essor Sarladais du 1 avril 2022.

Hugues Pagan, un maître du roman noir.

Le Tour des Livres.

Il faut se méfier des éloges, mais j’oserai dire d’Hugues Pagan qu’il est le James Ellroy du roman noir français. S’il se fait rare sur les étalages des libraires, c’est pour mieux nous donner cet immense plaisir littéraire : découvrir son nouveau roman, « Le carré des indigents », paru chez Rivages. On y retrouve Schneider, ex flic devenu écrivain, son double, retourné dans la Ville, en 1973, là où les souvenirs douloureux l’assaillent. C’est un policier cabossé, pas sorti indemne de la guerre d’Algérie où il a perdu la femme qu’il aimait. Lorsqu’Hoffmann prévient la police que sa fille, Betty, n’est pas rentrée, il pressent le pire. Le cadavre de l’adolescente est retrouvé, Schneider commence ses recherches. L’auteur nous offre une galerie de portraits de flics et de journaliste (la sulfureuse Laura Traven) qu’il a probablement croisés quand il était en activité et décrit l’hôtel de police comme le lieu où ne peut régner que le malheur. La souffrance est partout ; Schneider se voudrait insensible, mais il est obsédé par le visage de la fillette. C’est le roman des pauvres gens, il aurait pu s’intituler « Les misérables » ou « La condition humaine »,  si les titres n’étaient pas déjà pris. Les ‘méchants’, tout comme les ‘gentils’, sont les victimes d’une fatalité sociale d’où ne peuvent jaillir que le chagrin et la pitié. Un grand livre.

Totalement atypique ce « Cible Sierra » signé chez Robert Laffont par un mystérieux Victor K. un ancien de la DGSE qui connait son métier. Le roman ressemble à un reportage au sein des services secrets français. Coralie Desnoyers, alpiniste chevronnée, tireuse d’élite, colonel dans l’armée française, est choisie par le président de la République pour prendre la tête du Service Action. Elle devra organiser, diriger et conduire les coups tordus et les actions illégales qu’il faut parfois mener en territoire étranger. Elle doit subir un entrainement spécifique, éviter les rivalités à l’intérieur des services (les coups tordus ne concernent pas que l’ennemi) et survivre à ses missions. D’autant plus difficile quand Sierra, l’homme à abattre, est protégé par nos alliés américains.

Nouvelle venue dans le polar nordique, la Norvégienne Randi Fuglehaug propose, chez Albin Michel, « La fille de l’air » un thriller dans l’univers du parachutisme. De retour dans son village de Voss, la journaliste Agnès Tveit est confrontée à un drame. Au cours d’une fête, le parachute d’une de ces quatre amies qui viennent de sauter de l’avion, ne s’ouvre pas. Veslemoy s’écrase devant les spectateurs. La police découvre que la voile a été sabotée. Steven, le mari, ferait un coupable idéal. Mais rien n’est simple dans ce petit village touristique où règnent le sport et la nature. Un polar nordique classique, avec sa dose habituelle de déprime.

L’Américaine Ellison Cooper nous offre un thriller pétri d’occultisme avec « Superstitions », paru au Cherche-Midi. Le corps d’une adolescente est retrouvé dans une mise en scène qui évoque un meurtre rituel. Le FBI fait appel à Sayer Altair (le double de l’auteure qui est archéologue et travaille comme enquêtrice pour la police de Washington). Celle-ci révèle que le criminel s’inspire du « Livre des morts égyptiens ». Avant que de nouvelles victimes ne succombent, il faut comprendre et anticiper les actes du meurtrier.

                                                                        Jean-Luc  Aubarbier.  

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