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by • 12 septembre 2019 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 6 septembre 20191199

Essor Sarladais du 6 septembre 2019

 

 

Du pouvoir du sexe et de l’amour.

Le Tour des Livres.

 

Rentrée littéraire oblige, je me dois de vous donner mon coup de cœur. « Les choses humaines » de Karine Thuil, publié chez Gallimard, semble sortir du lot. Des personnages bien tracés, à la personnalité approfondie, avant de nous plonger dans le drame et ses conséquences donnent un vrai plaisir de lecture. Le pouvoir absolu du sexe, Claire l’a découvert quand elle était stagiaire à la Maison Blanche avec Bill Clinton. Elle pensait en être quitte, bien installée dans sa vie, marié à un célèbre journaliste de 70ans, Jean Farel. Mais à 40 ans, elle tombe amoureuse d’Adam, un enseignant sans histoire, et elle s’installe avec lui. Jean Farel songe surtout à sa carrière à la télévision, à son look. Il entretient une relation amoureuse avec Françoise, une vieille maitresse, mais il préfère épouser Quitterie, une jeune stagiaire qui lui donne un coup de jeune. Alexandre, le fils de Claire et Jean, est étudiant. Il a souffert de l’égocentrisme de son père et souffre encore d’une récente rupture. Lorsque sa mère lui demande d’emmener à une soirée étudiante Mila, la fille d’Adam, élevée dans la stricte religion juive, il n’est guère enchanté. L’alcool, la drogue, une relation sexuelle plus tard, et Mila accuse Alexandre de viol. Pour le garçon, il s’agit d’une relation consentie. Le roman montre admirablement comment une même chose peut être vécue de manière totalement différente par deux individus.

Lionel Duroy poursuit chez Julliard sa quête familiale avec « Nous étions nés pour être heureux ». Dans les ouvrages précédents, l’auteur racontait comment il s’était fâché avec toute sa famille en devenant écrivain. Ses neuf frères et sœurs ne lui pardonnaient pas d’avoir donné une image dégradante d’une mère redoutable et d’un père lâche. Le dernier opus voit la réunion de la fratrie, avec nièces et neveux, pour une explication finale. Paul, le narrateur, n’est-il finalement qu’un écrivain qui n’existe que par son passé ? Au désastre de son enfance a succédé une vie ratée, avec deux divorces (les deux ex-femmes participent elles aussi à la rencontre). En une étrange journée, des choses dérangeantes seront dites, des quiproquos seront éclaircis. Mais peut-on sortir d’une brouille de 27 ans ?

Chez Calmann-Lévy, Michel Peyramaure nous propose « La Non Pareille », le roman de Christine de Pisan. Née à Venise en 1364, elle fut la première femme de lettres dont l’histoire ait retenu le nom. Mariée par son père, astrologue de Charles V, à un jeune savant picard, veuve à 25 ans, elle choisit de ne pas se remarier et de vivre de ses écrits. Poétesse prônant l’amour courtois, elle fut féministe et pacifiste avant l’heure et survécut à la guerre civile qui opposa Armagnac et Bourguignons.

Chez Héloïse d’Ormesson, Emmanuelle de Boysson nous donne « Que tout soit à la joie ». Après une vie d’étudiante heureuse et une existence banale de femme mariée, Juliette décide de s’épanouir dans l’écriture. Elle désire raconter un scandale qui a éclaboussé sa famille, l’histoire d’un ecclésiastique mort dans des circonstances troubles. Sa mère lui demande de renoncer à son projet qui risque de porter atteinte, encore une fois, à l’honneur familial.

 

Jean-Luc AUBARBIER.

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