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by • 29 avril 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 28 avril 2017.2127

ESSOR SARLADAIS du 28 avril 2017.

 

NOUS SERONS LEGION.

Le Tour des Livres.

 

Valeur montante du thriller français, David Moitet nous propose un thriller glaçant intitulé « Nous serons légion » et publié chez City. Ecarté de la police après une grosse bavure (il a tiré sur un collègue), Gwen Le Mell se retrouve prof d’histoire dans un collège de banlieue. On lui promet que ce sera pire que son ancien boulot ! Il va être servi. Une série de meurtres est bientôt commise en France, par des adolescents rendus fous-furieux. Une professeur de maths est retrouvée assassinée, lardée de coups de couteaux. Arrêtés, les jeunes, qui ne se revendiquent d’aucune religion, répètent inlassablement « Nous serons légion ». C’est une épidémie de meurtres et les coupables sont vos propres enfants. Le commandant Crozier (celui-là même qui avait été blessé par Le Mell) réclame l’aide de son ancien collègue : n’est-il pas déjà au cœur du système pour découvrir ce qui se trame ? Est-ce un nouveau type de djihadisme ? Avec l’aide de Sabrya, la psychologue qui soigne son déséquilibre, Le Mell va découvrir que l’on a modifié le cerveau des jeunes à l’aide de jeux vidéo ultra-violents. Mais qui est à la manœuvre ?

Le journaliste Pierre Vavasseur, grand amateur de poésie et de belles-lettres, nous propose, chez Jean-Claude Lattès, un voyage en littérature intitulé « Un pas de danse ». Basile et Elias, deux journalistes culturels s’ennuient dans leur magazine qui se consacre désormais au people. Ils obtiennent d’enquêter sur un auteur mystérieux, Corneille Vagabond qui vient de publier une énorme biographie de René Char. Qui lit encore de la poésie aujourd’hui (à part eux) ? Les vieux reporters perclus de blessures affectives et professionnelles apprécient de faire ce pas de coté. Ils partent sur les traces de René Char et de son étrange biographe qui se dissimule derrière un pseudonyme. Un voyage au cœur de la poésie et de ses paysages qui mène peut-être à la mort… ou à l’éternité.

Chez Calmann-Lévy, l’historienne Florence Roche nous conduit dans les années Trente, sur le haut plateau du Chambon, en Auvergne, avec « La réfugiée du domaine ». Irène, une orpheline de 19 ans, est placée comme vachère dans une famille d’accueil. Sa rude vie est adoucie par la gentillesse d’une inconnue qui lui apporte des livres et veille sur elle. Irène apprend que sa bienfaitrice a purgé une lourde peine de prison. Les souvenirs remontent à la mémoire de la jeune femme : avant son abandon, elle a vécu dans cette région ; et elle est certaine que le médecin qui prétend l’avoir connue enfant lui ment.

Aux Presses de la Cité, le Corrézien Gilbert Bordes nous emmène à Beaulieu-sur-Vézère avec son roman « Chante, rossignol ». Joseph semblait promis à un bonheur paisible et terrien, avec Margot, sa fiancée. Puis un jour, il a cédé à l’appel de la mer et s’est embarqué. Lorsqu’il revient, après avoir bourlingué plusieurs décennies, il semblerait qu’il n’a plus sa place au village. On l’a même exproprié de sa ferme familiale. Il se lance alors dans un projet pharaonique, un peu pour épater les villageois jaloux, et aussi pour reconquérir le cœur de Margot.

Paru aux éditions de l’Opportun, « Les mots de la fin », le dernier ouvrage de Catherine Guennec repose sur une idée tout à fait originale : nous raconter les derniers mots prononcés par des grands hommes, juste à l’instant de mourir. De Danton à André Malraux, d’Henri IV à Alfred de Musset, nous découvrons ainsi deux-cents citations…. en situation. Des adieux historiques qui cachent parfois le secret de toute une vie. Tout simplement passionnant.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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