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by • 17 mars 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 17 mars 20172251

ESSOR SARLADAIS du 17 mars 2017

 

 

 

 

 

 

 

 

HOUELLEBECQ 2001 – 2010.

Le Tour des Livres.

 

Faut-il répéter que Michel Houellebecq, qu’on l’aime ou non, est un des meilleurs écrivains français vivants. Les éditions Flammarion lui rendent hommage en publiant, dans la collection « Mille et une pages », sous le titre « Houellebecq 2001-2010 », un récapitulatif de ses œuvres publiées entre ces deux dates. On y retrouve « Plateforme », son roman le plus accessible, drôle et désespéré, qui traite du tourisme sexuel et s’achève par un massacre de vacanciers dû aux terroristes islamiques (bien avant que la réalité ne dépasse la fiction à Bali). « La Possibilité d’une île » nous plonge dans l’univers sectaire, refuge pour fuir tout humanisme (le titre est une réponse au poème élisabéthain de John Donne « Nul homme n’est une île »). « La Carte et le territoire » permit à Michel Houellebecq d’obtenir le prix Goncourt. Moins connu, « Interventions » est un recueil d’articles montrant le passage de la théorie à l’univers romanesque de l’auteur.

Anne Wiazemsky, la petite-fille de François Mauriac, poursuit son autobiographie avec « Un saint homme », publié chez Gallimard. On y découvre le rôle qu’à joué dans sa vie le père Deau, un religieux rencontré dans son enfance au Venezuela, avec qui elle a noué une relation affective et spirituelle. Lorsqu’elle quitte son métier d’actrice pour entrer en écriture, le père Deau, après un long périple africain, regagne Bordeaux. Les échanges seront nombreux à propos de Malagar, la propriété familiale donnée à la région, ou des sujets de romans qui tournent autour de la vie réelle d’Anne et provoquent la colère de ses proches. Jusqu’à la fin, le père Deau sera comme une ombre bienveillante sur sa vie.

Avec « Mon ciel et ma terre », publié chez Fayard, l’actrice Aure Atika nous fait découvrir une relation fusionnelle avec une mère pourtant très absente. Une mère bohème, hippie, qui vit dans l’imprévoyance d’un oiseau, a permis à la petite Aure d’être parfois la mère de sa mère, l’élément stable de la famille. Introduite dès l’enfance dans le milieu du cinéma et de la culture, son destin était aussi tout tracé, même si rien n’est facile au pays du 7e art. Le livre mélange habilement les sentiments de fragilité et de solidité, une impression de contradiction permanente, d’où naitrait un équilibre.

Chez Flammarion, Véronique Ovaldé nous propose un autre roman de l’enfance « Soyez imprudents les enfants ». Cette injonction qui parait contraire aux usages va pousser la jeune Atanasia, la dernière de la famille, à partir sur les traces d’une peintre découvert au musée de Bilbao. Roberto Diaz Uribe a disparu un beau jour sans laisser de trace ; on le dit retiré sur une île lointaine. Ce voyage entre Pays Basque et Espagne est un roman d’apprentissage original et atypique.

C’est un thriller d’une rare intensité que nous propose Kimberley McCreight avec « Là où elle repose », paru au Cherche-Midi. Dans une forêt qui borde une ville aisée du New Jersey, le corps d’un bébé est retrouvé. Nul ne peut l’identifier, ni dire pourquoi il est mort. Molly Anderson, journaliste, se lance dans une cruelle enquête, car elle a elle-même perdu un enfant. Les secrets les mieux cachés de la petite communauté vont être progressivement révélés. L’auteur parvient a créer, autour de ce village, un univers tout entier, et une ambiance qui ne manque pas de nous engloutir.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

 

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