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by • 13 janvier 2014 • Mes chroniques littérairesComments (0)2643

Essor sarladais du 15 11 2013

AMOUR ET MUSIQUE.

Le Tour des Livres.

 

La musique est souvent présente dans l’œuvre romanesque de Philippe Djian qui, en outre, écrit les textes des chansons de Stéphane Eicher. Elle inspire toute l’intrigue de son nouveau roman « Love Song », paru chez Gallimard. Musicien sur le déclin, Daniel n’écrit plus que des chansons tristes pour un homme triste. Rachel, son amour, l’a quitté. Cette femme manipulatrice et capricieuse lui revient pourtant, enceinte d’un de ses ex musiciens. Après avoir tué accidentellement le géniteur, Daniel décide d’assumer cette paternité, lui qui ne peut pas avoir d’enfant. Cet enfant, c’est une note d’avenir dans un univers menacé : les maisons de disques s’écroulent et tous les protagonistes du roman souffrent dans leur corps vieillissant. Un sombre destin semble planer sur cette histoire intime, mais, malgré les fourberies de Rachel, Daniel saura s’inspirer de ce qui l’entoure pour trouver la note bleue… et de nouvelles chansons à succès. 

Premier roman et grand succès pour Romain Puértolas avec «L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea », édité au Dilettante.  Cet ex musicien nous entraine en Inde, sur les pas d’un fakir escroc, qui tente de convaincre ces concitoyens de financer son voyage à Paris pour acheter, chez Ikéa, un nouveau lit à clous. Enfermé dans une armoire, le magicien va faire le tour du monde : Grande-Bretagne, Barcelone, Rome, Tripoli, avant de revenir à Paris, y trouver l’amour et un éditeur pour raconter ses aventures. Un grand roman dans la tradition picaresque, drôle et déjanté.

Chez Flammarion, le Sud-Africain Troy Blacklaws nous entraine, avec « Un monde beau, fou et cruel » sur les traces d’un destin croisé entre un étudiant du Cap et un immigré clandestin. Fuyant la répression qui règne au Zimbabwe, Jabulani gagne l’Afrique du Sud, qu’il imagine un paradis. Loin de son rêve, il est enlevé par des trafiquants. Sa route va croiser celle de Jero, un jeune étudiant qui peine à trouver sa place, entre l’irréversible progression des bidonvilles et la violence des dealers. Un roman qui use d’une grande force poétique pour faire ressortir la beauté au milieu de la laideur.

« Qu’obtient-on en croisant Indiana Jones et Dan Brown ? Réponse : David Gibbins » ; c’est en ces termes élogieux que le chroniqueur du Daily Mirror parle de l’auteur de « Total War : Rome ». Ce thriller historique et ésotérique, sous-titré « Détruire Carthage », nous entraine au cœur de la violence antique, en terre tunisienne où s’affrontent deux généraux : Scipion l’Africain et son cousin Gaius Aemilius Paullus. « Tu ne verras rien qu’un tunnel devant toi, et ce tunnel deviendra ton monde. Elimine tes ennemis du tunnel, et tu survivras. Regarde ce qui se passe hors du tunnel, détourne les yeux de ceux qui te fixent, et tu mourras. »

Paru chez Calmann-Lévy, « Belzec, le premier centre de mise à mort », du polonais Robert Kuwalek, est le premier ouvrage consacré à Belzec, l’ancêtre de tous les camps de la mort nazis. Créé par Himmler fin 41, il servit à l’élimination des Juifs de Pologne. Les premières chambres à gaz y furent expérimentées, ainsi que le processus d’extermination : mensonges aux prisonniers sur leur destinée, utilisation de commandos juifs pour enfouir les cadavres. Entre 450.000 et 600.000 personnes y périrent ; on ne connait que deux survivants.

Romancier et historien, le Périgourdin Erik Egnell est passionné par le premier empire. Il vient de publier, chez de Fallois, « Une femme en politique, Germaine de Staël ». Femme de lettre, femme politique, elle est visionnaire en s’affirmant républicaine à une époque où personne n’y croit, et en demandant la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui sera réalisée un siècle plus tard. Elle se sent européenne avant l’heure, alliant la France, l’Allemagne et l’Italie. Erik Egnell nous livre la biographie d’une femme résolument moderne.

 

                                                                             JEAN-LUC  AUBARBIER.

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