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by • 17 octobre 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 17 octobre 2025.26

Essor Sarladais du 17 octobre 2025.

Téméraire jeunesse.

Le Tour des Livres.

   C’est une maison garance accrochée à la colline … Nous sommes à San Francisco avec l’excellent roman d’Alain Teulié, publié au Cherche-Midi « L’escalier du Paradis ». Abandonnant son métier dans une banque new-yorkaise, Alicia s’enfuit en Californie à la recherche d’une vie plus excitante. Elle ne va pas être déçue ! Fascinée par cette ville de hippies (nous sommes dans les années 70), dévorée par l’ésotérisme et la musique, elle rencontre un couple sympathique. Lucas compose, Angie veille sur lui avec un soin jaloux. Elle semble dépendre totalement de lui, en fait c’est elle qui mène la danse. La blonde Alicia et la brune Angie vont former avec Lucas un étrange trio, où se mêlent musique, sensualité, liberté, idées révolutionnaires. Comme dans le célèbre morceau « Stairway to Heaven » œuvre mythique de Led Zeppelin, la relation devient vite dissonante, inquiétante (le texte de la chanson est sensé contenir un message sataniste). L’équilibre précaire va voler en éclats quand Lucas connait un bref et destructeur succès. Le déménagement dans un quartier plus chic et branché, la grossesse non désirée d’Angie qui abandonne un enfant sans prénom entre les mains d’Alicia, va plonger leur univers dans un chaos dangereux. Prisonnière d’une dépendance aux deux autres, comme on peut l’être d’une secte, Alicia aura le plus grand mal à s’en tirer. Un roman envoûtant et un bel hymne à San Francisco, la cité aux rues en pentes. 

Après « L’invitée » que j’avais chroniqué dans ces colonnes, Emma  Cline, romancière de l’adolescence américaine,  publie chez Quai Voltaire et en poche en 10/18 « The Girls ». Au déclin de sa vie, Evie revient sur un épisode de son existence, en 1969. Elle avait quatorze ans, rêvait de liberté, se trouvait moche et sans intérêt. Lorsqu’elle croise la route de Suzanne « la fille aux cheveux noirs », elle en tombe amoureuse et veux lui ressembler en tout. Elle se fâche avec sa meilleure amie, avec sa mère et quitte le domicile familial pour suivre Suzanne dans une communauté. Il s’agit en fait d’une secte regroupée autour de Russel, le gourou, dont toutes les filles sont folles et qui font ses quatre volontés …. jusqu’au pire. Evie ne voit rien, ni de la crasse dans laquelle ils vivent (elle trouve ça beau), ni des projets meurtriers. Emma Cline décrit avec talent les jeux codifiés auxquels se livrent les adolescents et cette guerre du Viet Nam qui rend les garçons intéressants.

Jeux dangereux également pour Pierre Assouline avec »L’Annonce », parue chez Gallimard. Lorsqu’éclate, en 1973 la guerre du Kippour entre Israël et l’Egypte, Raphaël se porte volontaire pour aider la population de l’état hébreu. Loin des exploits guerriers, il est cantonné à travailler chez un éleveur de poules dont le personnel est mobilisé. Il  rencontre Esther, qu’il va aimer. Tout deux se lancent dans une quête musicale et mystique : rencontrer Léonard Cohen qui chante pour les jeunes sous les drapeaux.

Aux éditions du 7e Ciel, Baya Streiff nous propose « Les hasards exagérés ». Elle narre le destin de Mona qui cherche a fuir à sa condition de femme dans une famille traditionnelle de harkis. Mais le destin, comme le Dieu horloger, toujours nous échappe.

                                                                   Jean-Luc Aubarbier.

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