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by • 5 octobre 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 7 octobre 20171799

ESSOR SARLADAIS du 7 octobre 2017

 

MOHAMED SIFAOUI EN COLERE.

Le Tour des Livres.

 

Journaliste bien connu, spécialiste de l’islam radical, Mohamed Sifaoui nous livre, dans son dernier ouvrage paru chez Plon « Une seule voie : L’Insoumission », une approche plus personnelle de son engagement. Certains, avec naïveté, lui reproche son intransigeance dans la dénonciation de l’islam politique et dans l’annonce du terrible danger que constitue Daesh, Al Qaïda et toutes formes d’islamisme. Il répond en nous racontant son parcours. Cela fait vingt ans qu’il échappe aux tentatives de meurtre des intégristes du Coran. En Algérie, tout d’abord, son pays natal, où il dénonça le GIA et la paix de façade qu’a signée le gouvernement. En Afghanistan où il fut grand reporter. En France enfin où, agressé et menacé par les terroristes du verbe (avant qu’ils ne passent à la kalachnikov), il dût être placé sous protection policière. C’est dire si son propos dérange ! A nouveau, il lance un appel pour défendre les libertés fondamentales, à nouveau, il dénonce les dangers que représentent, sur notre sol, l’islam prêché par les salafistes et les frères musulmans, à nouveau, il nous met en garde contre la haine que nous portent les ennemis de la démocratie, ceux qui relancent un antisémitisme qui n’a rien à envier à celui des Nazis. Entre les lâches, les opportunistes et ceux qui ont honte de leur propre culture, il se trouve toujours des ‘idiots utiles’ qui prennent la défense du pire, contre la démocratie. Lire Mohamed Sifaoui est une opération de salubrité mentale.

J’ai eu la chance, lors d’un salon du livre à Limoges, de déjeuner avec Mohamed Sifaoui, après que nous ayons chacun donné une conférence sur l’islamisme. La mienne portait sur les liens pervers que les premiers musulmans radicaux avaient noué avec Adolf Hitler dans les années Trente, et comment le terrorisme actuel découle de cette incroyable alliance. J’en ai fait la matière d’un thriller, « Le Testament Noir » qui vient de sortir en poche chez City. Le 10 septembre 2001, un vieil homme est assassiné à San Diego, en Californie. Les évènements terribles du lendemain vont éclipser cette mort, sauf pour Pierre Cavaignac, car il s’agit de son père, qu’il avait perdu de vue depuis longtemps. Menant sa propre enquête, il remonte l’histoire de ce père qui l’a abandonné, à travers la guerre d’Algérie, puis la Résistance. Il découvre alors tout un monde ignoré du grand public, des projets qui défient le temps et sont encore en œuvre aujourd’hui, alors que le nazisme a été vaincu. Avec sa compagne, Marjolaine Karadec, ils se livrent à un véritable « Da Vinci code » dans la ville de Toulouse, pour retrouver une relique qui pourrait donner la victoire finale à son possesseur.

Après Salman Rushdie (« Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits »), Kamel Daoud propose sa propre et talentueuse interprétation des Mille-et-Une Nuits » avec « Zabor ou Les Psaumes », chez le même éditeur, Actes Sud. Le narrateur, un jeune homme, est doté d’un étrange pouvoir (qu’il a peut-être dérobé à Dieu, comme Prométhée le fit du feu) : il guérit par les livres et l’écriture. Quand son père, homme brutal et cruel qui le hait et l’a rejeté après avoir tué sa mère, arrive aux portes de la mort, Zabor se retrouve dans l’obligation de le sauver, sinon ses frères vont lui régler son compte. Alors il lit, il écrit et son écriture éloigne la camarde. Tant qu’il peut écrire, lui-même ne mourra pas. Un roman magnifique et puissant, qui emprunte à la culture mondiale. Est-ce que la littérature peut sauver le monde du chaos ? Peut-elle éloigner le fanatisme ? Peut-elle nous donner le bonheur auquel nous aspirons tous ? Un roman puissant, incantatoire, qui s’inspire des textes sacrés (Zabor est le nom, dans le Coran, des Psaumes bibliques).

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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