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by • 26 juin 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 27 juin 2025.45

Essor Sarladais du 27 juin 2025.

EN HOMMAGE A STEPHEN KING.

Le Tour des Livres.

Jean-Baptiste Del Amo est un auteur atypique dans le paysage littéraire français. Il publie peu, mais à chaque fois il nous surprend par son innovation et son talent. Avec « La Nuit Ravagée », paru chez Gallimard, il rend un hommage à Stephen King, son écrivain favori, en nous faisant passer, insensiblement, de l’univers banal du quotidien à celui du fantastique. Nous sommes à Saint-Auch, près de Toulouse, au début des années 90, avec un groupe de lycéens qui ne se quittent jamais et partagent leur goût pour les films d’horreur. Amours, musique, fumette ponctuent leurs sorties. Ils ont des secrets, aussi. Mehdi ne veut pas avouer qu’il est harcelé par une brute, Léna subit les avances de son beau-père et Tom la brutalité du sien, Alex  a perdu sa mère sans oser lui dire au-revoir, Max veut cacher son désir homosexuel pour le bel Anthony. Ils sont tous attirés par une maison abandonnée, dans leur quartier, qui jouit d’une sombre réputation. Le drame va surgir dans leur quotidien quand Simon, un de leur camarade, se suicide, sans raison. Le « club des Cinq » se persuade qu’ils trouveront l’explication dans la vieille demeure délabrée. Ils y pénètrent, et vont y trouver, comme dans un univers parallèle, la réalisation de leurs fantasmes : leurs ennemis meurent, les disparus reviennent, les amours se réalisent. Ils deviennent accros à ce nouveau monde, jusqu’à ce que l’univers rêvé prenne pied dans le monde réel.

On n’est jamais déçu par un roman de l’académicien Andreï Makine. Avec « Prisonnier du rêve écarlate », paru chez Grasset, il nous fait vivre les désillusions d’un Occidental fasciné par le « paradis soviétique ». Matveï Belov un ancien soldat libéré du Goulag, interdit de séjour, a perdu la mémoire. Il erre jusqu’au jour où Daria le recueille et le cache. Les souvenirs reviennent : il se nomme en réalité Lucien Baert, un jeune communiste français qui a raté son train, lors d’une visite en URSS en 1929. Sans papier, il est emprisonné, torturé, condamné au bagne. Lorsque la guerre éclate, en 1941, il est intégré de force dans l’armée et envoyé en première ligne. Il parvient à survivre en prenant l’identité d’un officier mort. Lucien mène avec Daria une vie « hors le temps soviétique ». Prés de trente ans plus tard, il a l’occasion de s’évader du « paradis bolchévique » et de regagner la France. Mais la France des années 60 n’est pas non plus un paradis.

Dans « La Frontière sauvage » paru chez Albin Michel, Eliott de Gastines imagine ce qu’il se serait passé, si la France s’était effondrée avec le virus du Covid. Elliott et Florence vivent paisiblement en Normandie quand tout vacille. Il ne reste plus que la loi du plus fort … et ils ne sont pas forts. Tout devient possible, surtout le pire. De quoi l’homme est-il capable, quand les barrières de la loi et de la morale disparaissent ?

C’est un autre univers qui s’écroulent dans Tout est bien puisque tout finit » (paru au Cherche-Midi) sous la plume de Bruno de Cessole.  Lorsque l’écrivain Baltasar dos Santos reçoit le prix Nobel, il révèle au monde entier le cynisme et l’insincérité de son œuvre. Harcelé par les médias, il se réfugie à Lisbonne et abandonne la littérature. C’est alors que parait un nouveau roman signé de son nom ….

                                                                Jean-Luc Aubarbier.

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