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by • 24 septembre 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 23 septembre 20162454

ESSOR SARLADAIS du 23 septembre 2016

 

couv parmi les loups et les bandits

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PARMI LES LOUPS ET LES BANDITS.

Le Tour des Livres.

 

C’est un premier roman somptueux que nous propose l’Américain Atticus Lish avec « Parmi les loups et les bandits » publié chez Buchet-Chastel. Cette tragédie contemporaine, puissante et lyrique, met en scène deux héros improbables. Zou Lei est une clandestine chinoise vivant à New York, mais pas une Chinoise ordinaire : elle est Ouighour, c’est-à-dire musulmane. Brad Skinner rentre de plusieurs missions en Irak ; il a connu l’horreur, vu ses camarades déchiquetés, mutilés. Entre le soldat qui a combattu des musulmans, qui ne croit plus en rien, qui pêne à se réinsérer dans la société, et l’immigrée qui cache sous son masque une religion soupçonnée de tous les maux, un amour va naitre. Ils partagent leurs souvenirs : à elle la steppe, la croyance enfantine en un communisme optimiste, vite déçue, l’image du père disparue, à lui la solidarité des anciens combattants, l’Amérique des petites gens, les parents trop absents. Quand leur chemin va croiser celui de Jimmy Turner qui sort de prison, l’enfer de la drogue et de la violence va les emporter. Un roman qui évoque l’univers de James Ellroy, à l’écriture innovante, à la fois savante, baroque, mais aussi synthétique et déstructurée, illuminée d’images atypiques. Une des très bonnes surprises de cette rentrée littéraire.

Le philosophe et essayiste Frédéric Gros se lance lui-aussi dans le roman avec « Possédés » chez Albin Michel. En 1632, dans le couvent des Ursulines de Loudun, mère Jeanne des Anges, la supérieure, est brusquement saisie de convulsions, victime d’hallucinations. Bientôt d’autres religieuses souffrent des mêmes maux. Les autorités religieuses les déclarent possédées et désignent le coupable : Urbain Grangier, le curé de la ville. Il est vrai que c’est un curé atypique : mondain, libertin (il a engrossé son élève, Estelle, une fille de bonne famille), humaniste, rebelle à l’autorité ; il fait un coupable tout désigné pour rétablir l’Eglise dans son pouvoir. Ce récit d’une possession collective, contagieuse, l’auteur nous le livre dans un style très précis et descriptif. Entre rumeurs, magouilles, jalousie et vengeance, la fin ne pouvait être que tragique.

Un autre premier roman présenté dans cette chronique : « Vivre près des tilleuls » signé L’Ajar,  (en fait, un collectif de 18 jeunes auteurs suisses) paru chez Flammarion. Dépositaire des archives de l’écrivaine Esther Montandon, Vincent König découvre par hasard, dans une chemise de factures, le journal de deuil de la romancière qu’elle a tenu après la mort tragique de sa fille Louise. La douleur, l’impossible vie ‘après’ sont ici mises à nue sous le titre « Vivre près des tilleuls ». Ce court roman est aussi un hymne à la littérature.

Chez Calmann-Lévy, la Périgourdine Martine Delomme nous invite à découvrir les secrets de la famille Astier dans « Le Pacte du Silence ». Au cours d’une fête de famille, Elisabeth, la brillante héritière des porcelaines Astier voit son passé lui sauter au visage. Une indiscrétion révèle que François, son mari, disparu depuis 24 ans, a été, en fait, jeté en prison. Pour assurer l’avenir de son fils Louis qu’elle a élevé seule, elle doit mener sa propre enquête, découvrir les raisons d’un tel châtiment, retrouver François et démasquer les manipulations et les mensonges dont elle a été victime. Un ébouriffant drame familial dans le milieu des grands porcelainiers français.

Chez XO, l’égyptologue Christian Jacq nous propose « La malédiction de Toutânkhamon », une enquête de son héros récurrent, l’inspecteur Higgins. Scientifique rationaliste, Jennifer Stowe veut faire taire les inepties à propos de la malédiction des pharaons. Mais elle est assassinée avec un poignard, volé au musée du Caire, ayant appartenu à Toutânkhamon.  Quel est le véritable mobile de ce meurtre étrange ? Pour résoudre l’affaire, Scotland Yard n’hésite pas à tirer de sa paisible retraite l’inspecteur-chef Higgins, un as du renseignement.

 

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

 

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