MENU

by • 21 avril 2023 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 21 avril 2023.321

Essor Sarladais du 21 avril 2023.

VU A LA GRANDE LIBRAIRIE.

Le Tour des Livres.

Attention chef d’œuvre !  « Les éclats », paru chez Robert Laffont, le dernier roman du sulfureux auteur américain Bret Easton Ellis va en secouer plus d’un. C’est un roman en forme d’autobiographie lycéenne. En 1981, Bret, le narrateur, est en terminale et songe déjà à écrire. Un besoin absolu de faire un livre, comme celui de vivre un amour, même s’il y a du danger. Un sentiment que le livre choisit d’être écrit, comme on peut décider d’être aimé. Dans ce lycée californien pour enfants de riches, la vie semble facile. Bisexuel assumé, bien que discret, Bret tombe sous le charme d’un nouvel élève, Robert Mallory. Au même moment, un tueur en série, surnommé le Trawler, commence ses ravages. Avant de tuer, il enlève des animaux domestiques chez les gens. Tout dans ce roman est fait de suggestions, d’ambiance. Des silhouettes apparaissent, disparaissent dans des fêtes étudiantes insouciantes.. Est-ce simplement l’angoisse naturelle d’adolescents paralysés dans leur existence artificielle, et que la vraie vie inquiète ? Dans un style impeccable, Bret Easton Elis, que l’on a pu voir dans l’émission La Grande Librairie, nous dit les parts d’ombre de chacun, le jeu social et amoureux, la vérité qui s’ouvre comme un gouffre. Un grand livre.

Le même jour, Augustin Trapenard avait invité Philippe Djian un auteur fidèle au sud-ouest, pour son roman « Sans Compter » paru chez Flammarion. Nathan est fasciné par sa belle-mère, Gaby, qui habite une cabane au bout de son jardin, car un incendie a détruit sa maison et tué son mari. Propriétaire du journal L’Eveil, elle est aussi la patronne de Nathan. Il est pris entre deux feux : Sylvia, son épouse, voudrait vendre des terrains familiaux à un groupe d’investisseurs (dont le député), Gaby refuse. Nicole, une randonneuse, disparue puis retrouvée, semble en savoir beaucoup. Dans une ambiance de comédie, les personnages se croisent, sa fâchent, se réconcilient. Au milieu d’eux, Nathan essaie de faire son métier de journaliste et d’éviter les pièges de la séduction.

C’est en anglais que l’afghan Jamil Jan Kochai a rédigé ce roman en forme de contes, « Les Nuits du Logar », publié chez Buchet-Chastel. En 2005, Marwand revient des Etats-Unis passer des vacances dans sa famille, dans la région du Logar. Un chien dévore le bout de son doigt, et il part à sa poursuite à travers le pays en guerre. Il va croiser la route de soldats américains, d’un mariage traditionnel, découvrir des secrets de famille. Une comédie sur fond de tragédie.

C’est une autre comédie que nous propose Clément Bénech avec « Un vrai dépaysement », paru chez Flammarion. L’architecte bordelais Romain d’Astéries rêve d’aventures exotiques, et, pour son premier poste de professeur, suite à un bug informatique, se voit expédier en Auvergne, dans un collège de campagne. Il va y faire la découverte d’un autre monde, et de lui-même. Pour parodier Ovide, il pourrait dire : ici le barbare, c’est moi.

                                                                            Jean-Luc  Aubarbier.

Comments are closed.