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by • 30 juin 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 1er juillet 20162544

ESSOR SARLADAIS du 1er juillet 2016

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LES AMANTS MAUDITS DE DORLIAC

Le Tour des Livres.

 

Prix des écrivains ruraux, avec « Le Secret des Restiac », le Périgourdin Martial Maury nous revient avec « Les amants maudits de Dorliac », publié chez City. Dorliac, gros village du Périgord, est agité par les secrets, les haines enfouis et les passions interdites. Un corbeau y sème la discorde en accusant le maire de corruption et en évoquant le meurtre, dix ans plus tôt, du propriétaire du cinéma. Antonin Berson, journaliste local, amoureux de la belle vie et de la gastronomie locale, va mener l’enquête pour son journal. L’intrigue l’oblige à se plonger dans le passé de Dorliac et à s’intéresser à une tragédie qui s’est nouée entre les deux guerres, quand deux hommes se sont disputés l’amour d’une même femme, la belle Violette. Le portrait d’un Périgord truculent, comme on l’aime.

Martine Cadière vit entre Waterloo (mauvais souvenir pour l’histoire de France) et Le Bugue, et c’est dans la petite cité du Périgord Noir qu’elle situe l’intrigue de son dernier polar « L’été des rats », paru aux éditions Mols. Alerte sexagénaire, Blanche Fanlac dirige une luxueuse maison de repos au Bugue, dont plusieurs locataires sont assassinés dans une mise en scène terrifiante. Le serial killer suit à la lettre un poème de Jacques Prévert avant d’occire sa victime. Le capitaine Mattei se voit obliger d’entreprendre un jeu de piste littéraire pour mener à bien son enquête. Que s’est il passé durant l’année 1955 (en dehors de ma propre naissance), date à laquelle ramènent tous les crimes ?

Jean-Paul Malaval déserte sa Corrèze pour situer à Amiens, un très beau roman sur l’Occupation « L’Honorable Monsieur Gendre », publié aux Presses de la Cité. Estimé de tous, le couple Straub dirige une briqueterie ; leur fils est tombé au front et, dans l’ombre, Antoine Straub participe à la Résistance. Aussi, quelle n’est pas leur stupeur de voir débarquer chez eux leur neveu Alexandre, revêtu de l’uniforme S.S. et qui vient de déserter ! Malgré l’aversion qu’ils éprouvent, ils acceptent de cacher le jeune homme. Mais Claire, leur cadette, tombe amoureuse du bel Alexandre et les parents, par amour pour leur fille, accepte le mariage. Dès lors, Alexandre connait dans la cité une ascension foudroyante et celui que l’on surnomme l’honorable Monsieur Gendre, finit par se prendre au jeu. Le portrait magistral d’un imposteur doublé d’un opportuniste.

Chez le même éditeur, Madeleine Mansiet-Berthaud nous propose un somptueux roman historique « Les Nuits blanches de Lena ». Suite à une déception amoureuse, Léna décide d’abandonner Paris et son métier d’infirmière et part pour Saint-Pétersbourg, la ville natale de sa mère. Nous sommes au printemps 1914 et le destin du monde va bientôt basculer. Devenue préceptrice dans une famille princière, elle découvre la beauté de la Russie, mais aussi sa misère. Elle se trouve à la croisée de sa vie et de l’histoire. Le prince Noboranski est amoureux d’elle ; un mystérieux docteur Anton que l’on dit proche des Bolcheviks, lui marque son intérêt. Le courage et l’amour vont lui apporter les réponses qu’elle attend.

Chez Secrets de Pays, dans la belle collection « Encres Sauvages », Jean Bonnefon vient de publier un recueil intitulé « Des nouvelles du temps ». Notre conteur et chanteur périgourdin ne s’est pas métamorphosé en Marcel Proust, mais c’est bien le temps qui nous contraint, nous rattrape, nous torture et nous trouble qui est le sujet commun à ces dix nouvelles. « Mon affection pour le temps n’est pas nouvelle, nous dit l’auteur. Pas le temps qu’il fait… celui qui passe. Dès la première seconde, le temps nous est compté. Il n’est pas surprenant qu’au fil du temps il ait fini par nous être conté. » Bel exercice de style, en vérité.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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