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by • 19 février 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 19 février 20162162

ESSOR SARLADAIS du 19 février 2016

 

 

couv la dame de zagreb

LA DAME DE ZAGREB.

Le Tour des Livres.

 

L’Ecossais Philip Kerr demeure un des meilleurs auteurs de thriller avec son héros cynique et attachant, Bernie Gunther, ce flic antinazi recruté de force par Goebbels. Publié au Masque, « La dame de Zagreb » est une histoire tragique, formidablement bien documenté, sur cette période cauchemardesque que fut l’Allemagne nazie. Grand amateur de femmes, Goebbels a chargé Bernie de ramené de Suisse en Allemagne l’actrice Dalia Dresner dont il est amoureux (même les monstres peuvent être amoureux et Kerr sait nous montrer toute la complexité de l’âme humaine.) Bernie profite de son passage en Suisse pour cocufier son patron, mais la belle Dalia exige que Bernie retrouve son père, égaré dans le bourbier yougoslave. Le détective se paye une belle frayeur dans ce pays devenu monstrueux, où les tchetniks serbes, les oustachis croates et les S.S. musulmans bosniaques rivalisent de cruautés. En même temps, il dévoile un curieux trafic entre la Suisse et l’Allemagne.

Tout le monde connait le cinéaste David Cronenberg, réalisateur de « La Mouche », « Le Festin Nu » et « History of violence ». Il se révèle un excellent romancier avec « Consumés » un thriller publié chez Gallimard. Nous suivons en parallèle les histoires de deux photojournalistes, amants occasionnels. Naomi Seberg enquête sur un couple d’enseignants libertins parisiens : la femme a été assassinée et le mari a disparu. Tout l’accuse. Naomi va suivre sa trace jusqu’à Tokyo. Nathan Math est à Budapest pour photographier le travail d’un chirurgien controversé, recherché pour trafic d’organes. Les deux histoires se croisent, dans un festival de perversion et d’obsessions esthétiques.

Chez Fleuve Noir, l’Italien Andrea Camilleri, le père du commissaire Montalbano, nous entraine dans une aventure dont il a le secret avec « Jeu de miroirs ». Son héros ne sait plus où donner de la tête, entre ses amours avec sa voisine, la pulpeuse Liliana Lombardo, et la série d’attentats qui perturbe le petit village de Vigata. Et voilà qu’un insaisissable agresseur lui tire dessus. Son honneur et sa vie sont bientôt en jeu.

L’Américain Peter Nichols nous propose, chez NIL, « La Villa ». Sexe, mensonges et Martini sont au menu de la villa Los Roques, à Majorque.  Lulu et Gerald, deux octogénaires, se retrouvent sur l’ile espagnole, après avoir passé cinquante ans à s’éviter. La rencontre est explosive. Pourtant, autrefois, ils furent intensément amoureux. Le retour en arrière, pour découvrir les raisons d’une telle haine, nous fait découvrir le petit monde d’éternels vacanciers, entourés de producteurs de cinéma, de promoteurs immobiliers et d’escrocs.

Hans Blumenberg a passé sa jeunesse à échapper aux nazis antisémites. Après la guerre, il publie plusieurs ouvrages consacré à la modernité du mythe. Les éditions du Seuil publient « Préfiguration », sous-titré « Quand le mythe fait l’histoire ». Il y aborde la manière dont Hitler a su utiliser les grands mythes de l’histoire européenne, pour imposer son idéologie de mort. Alexandre le Grand, Jules César, Frédéric II, Napoléon, personnages historiques, sont convoqués en tant que mythe pour servir les intérêts de la folie hitlérienne.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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