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by • 16 novembre 2018 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 16 novembre 2018.1485

Essor Sarladais du 16 novembre 2018.

 

 

 

L’homme et la nature.

Le Tour des Livres.

 

Dans tous ses romans, Serge Joncour adore confronter l’homme moderne et la nature. C’est le thème central de son dernier opus « Chien-Loup », paru chez Flammarion. Actrice retraitée, Lise souhaite passer des vacances dans un lieu tranquille, après avoir soigné une longue maladie. Elle trouve, dans le Lot, une ferme isolée à louer, au grand désespoir de Franck, son mari, producteur de cinéma, qui ne peut vivre cinq minutes sans son portable. A l’est du département, au sommet d’une colline boisée, la maison semble inhabitée depuis longtemps…  et la nature va se refermer sur eux comme un piège. Surtout quand la rumeur et les légendes s’en mêlent. En 1914, un dompteur allemand, pour échapper à la conscription, s’est réfugié là-haut avec ses lions et ses tigres. Personne ne sait vraiment ce qu’ils sont devenus ; il semblerait qu’un drame affreux se soit produit. Isolés dans leur ‘jungle amazonienne’, Franck et Lise se débattent dans les angoisses. A qui est ce chien mystérieux qui s’installe chez eux ? C’est peut-être un loup. La nuit, ils entendent de terribles bruits d’animaux, sont agrippés par des ronces agressives, se perdent au milieu des arbres qui se ressemblent tous. On pense parfois à la fuite de Blanche-Neige dans le film de Walt Disney. Cela pourrait être un roman d’horreur à la Stephen King, mais pas du tout. C’est simplement la nature, et notre imagination.

Les éditions Buchet-Chastel, dans leur collection « les auteurs de ma vie », ont demandé à Marie-Hélène Lafon de nous parler de « Flaubert ». Le livre comporte les propos de la romancière sur son auteur préféré, ses souvenirs de lectrices, ses influences. Puis elle a choisi elle-même des extraits de sa correspondance, de « Madame Bovary », « L’éducation sentimentale » et « un cœur simple ». Il est toujours opportun de revenir à nos classiques. Un régal de lecture assuré.

Ex députée et ministre de la culture, Aurélie Filippetti raconte de manière romancée, dans « Les idéaux », publié chez Fayard, son idylle avec le député de la Dordogne Frédéric de Saint-Sernin. Elle est socialiste, il est gaulliste, beaucoup de chose les opposent, les idées, le milieu d’origine, mais ils vont s’aimer. Il est rassurant, quand même, de voir que les sentiments peuvent dépasser les clivages politiques. Leur existence est séparée en deux, ce qui n’est pas toujours confortable. Ils s’envoient parfois leurs convictions à la figure. Mais la politique est une machine à broyer. Le pouvoir est carnassier. Leur amour n’y survivra pas, et leur engagement en prendra un coup, puisqu’ils quitteront tous deux la politique.

A propos de magouille politique, il faut lire le livre de Charles Zorgbibe, paru chez de Fallois « L’imboglio » Sous-titré « Roosevelt, Vichy et Alger », il décrit les rapports ambiguës que l’Amérique a entretenu avec la France au cours du second conflit mondial. Méfiant envers le général de Gaulle à qui il refuse toute légitimité, Roosevelt n’a jamais rompu les relations diplomatiques avec le maréchal Pétain. Après le débarquement allié en Afrique du Nord, en 1942, il n’entend pas changer de politique, tout en espérant remplacer la France en tant que puissance dominante dans la région. Mais de Gaulle veille.

 

Jean-Luc  Aubarbier.

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