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by • 10 mai 2018 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 12 mai 2018.1771

ESSOR SARLADAIS du 12 mai 2018.

 

 

LITTERATURE ET CINEMA.

Le Tour des Livres.

 

Chef-monteuse de métier, Alice Moine (Périgourdine d’adoption quand elle est en vacances) a choisi son métier pour cadre de son deuxième roman « La femme de dos », paru chez Serge Safran. La vie de Jane, directrice de casting à Paris, tient toute entière dans son métier. Un jour, elle se voit confier la mission de ses rêves : trouver la vedette pour le premier film d’un célèbre photographe, Telo, qui s’intitulera « la femme de dos ». Au même moment, elle doit se rendre dans le Sud, près de Nice, au chevet de sa mère plongée dans le coma. 28 ans plus tôt, sa maison d’enfance a servi de décor pour le tournage du film d’André Téchiné « Les Innocents ». Jane y avait découvert la passion du cinéma, son futur métier, et l’amour avec Tristan, photographe de plateau qu’elle a totalement perdu de vue. Elle n’a gardé qu’une photo d’elle, prise de dos…. Ce pourrait-il que Tristan et Telo, le cinéaste soit le même homme ? Pourtant ni l’âge ni le parcours ne correspondent. Hallucination ? Réincarnation ? Fort troublée, elle tombe sur la « perle rare », en la personne d’une employée des péages autoroutiers. Un roman qui respire fort l’expérience personnelle et la Provence haute en couleurs.

Chez Gallimard, Didier Blonde nous propose « Le Figurant ». Etudiant, le narrateur a rencontré Judith sur le tournage de « Baisers volés » de François Truffaut. Tout deux y étaient embauchés comme figurants. 45 ans plus tard, devenu vieux, il cherche à retrouver cette jeune femme fascinante. Elle voulait absolument être actrice ; a-t’elle réussi ? Lui n’est pas très fier de son parcours. Si cette rencontre, cette expérience, a été déterminante pour le choix de sa vie, il n’a jamais dépassé le stade de figurant, comme celui que chante Sardou. Avec une belle écriture, nostalgique du temps qui passe, l’auteur nous raconte ce milieu des figurants professionnels, leurs manies, leurs rêves envolés. Quand il append enfin ce qu’est devenue Judith, le narrateur ne fera rien pour la revoir. N’est-il pas avant tout un figurant de la vie ?

Lui est un vrai cinéaste. Le réalisateur Régis Wargnier (Indochine) nous propose son premier roman « Les Prix d’excellence », paru chez Grasset. Avec un style rapide, bondissant, pour un gros roman où l’on se déplace d’un continent à l’autre, il nous raconte les destins croisés de Mathilde et de Georges. Née dans une famille bourgeoise, Mathilde s’est réalisée dans le cinéma et a épousé Stanislas, un important homme d’affaires. Métis d’un GI et d’une Vietnamienne, Georges a été adopté en France. Victime de discriminations, il n’a ni passé défini ni avenir tracé ; il est une terre vierge. Lorsque Mathilde se retrouve accusée, traquée, Georges décide de lui porter secours. Un amour nait sur le champ ; leur apportera-t-il le bonheur ?

Il y a quelques semaines, j’avais chroniqué pour vous le beau roman d’Hubert Haddad, paru chez Zulma « Casting sauvage ». Lui aussi nous parlait de cinéma. Dans Paris, Damya devait trouver des figurants pour l’adaptation de « La Douleur » d’après Marguerite Duras. Elle se prenait à rêver d’y retrouver un garçon dont elle avait manqué le rendez-vous.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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