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by • 17 février 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 17 février 2017.2128

ESSOR SARLADAIS du 17 février 2017.

 

DRAMES SOCIAUX.

Le Tour des Livres.

 

Après « Le bonheur national brut » paru en 2014, François Roux poursuit sa critique sociétale avec « Tout ce dont on rêvait », toujours chez Albin Michel. Dans les années 90, Justine est une jeune femme de 25 ans, méfiante, un peu artificielle et manquant de confiance en elle. Tout le contraire d’Alex dont elle tombe éperdument amoureuse. Mais Alex est égoïste et superficiel. Il vit chez son frère ainé Nicolas, solide et rassurant. Justine sait qu’elle n’aime pas tout à fait Nicolas, mais elle tombe dans ses bras et l’épouse. N’apporte-t-il pas tout ce dont elle manque ? Vingt ans et deux enfants plus tard, Nicolas perd son travail. A prés de 50 ans, c’est le déclassement, la chute, la perte de confiance. Justine a perdu le mari protecteur qui lui assurait un bonheur raisonnable. Quand Alex réapparait dans sa vie, ne va-t-elle pas brûler ses vaisseaux et faire un choix déraisonnable ?

Dans un registre identique, et chez le même éditeur, Frédéric Viguier nous avait donné « Ressources inhumaines ». Il nous revient avec « Aveu de faiblesse » que l’on pourrait croire inspiré par l’affaire de Montigny-lès-Metz. Apprenti-menuisier dans un lycée du nord de la France, Yvan est un adolescent complexé, sensible et un peu attardé, qui vit dans la crainte de son père et sous la protection étouffante de sa mère. Lorsqu’un enfant est assassiné près de chez eux, la mère et Yvan préfère mentir plutôt que d’avouer qu’il fouillait les poubelles près de l’endroit du meurtre. Ils pensent que les mensonges les protègent ; en fait ils les enfoncent chaque fois un peu plus. Et les policiers ont vite fait de s’acharner sur cet adolescent dont la laideur engendre la haine. Les mâchoires de la justice vont broyer celui qui est doublement innocent.

Pour son premier roman, l’Américaine Emma Cline a choisi la secte de Charles Manson pour inspirer « The Girls » paru chez Quai Voltaire. Adolescente perturbée et mal dans sa peau, la jeune Evie est fascinée par un groupe de filles et de garçons plus âgés qu’elle, qui semblent vivre différemment, dans une liberté porteuse de sens. A la fin des années 60, dans le nord de la Californie, les jeunes filles sont censées recevoir une bonne et classique éducation, sous la houlette de parents vigilants. Mais le père d’Evie est absent, et la mère bien faible. Evie aspire à une autre vie, imprécise ; elle mime les sentiments amoureux sans les éprouver. Russell, le leader charismatique de la secte, la fascine. Il est exotique, excitant, électrique ; elle est prête à tout pour rejoindre le groupe. La romancière concentre son histoire sur une Evie vieillie, toute cabossée par son aventure.

Chez Robert Laffont, dans la collection « La bête noire », Alexis Aubenque nous propose « Aurore de sang », un thriller glaçant. A la fin de l’été, en Alaska, les touristes envahissent la nature pour assister aux ballets des aurores boréales. Des milliers d’écologistes protestent contre cette invasion. Nimrod Russel, qui vient tout juste de quitter son job de détective privé pour réintégrer la police, en profite pour renouer avec Judith, une ancienne petite amie dont le mari et le fils ont mystérieusement disparu. Bientôt, le corps d’un homme à-moitié dévoré par les bêtes, est retrouvé dans la forêt.

Chez Terra Nova, Carole Declercq nous propose « Un autre jour pour mourir ». Jeune violoniste virtuose, Stéphanie Rettner n’est pas douée pour le bonheur. Elle reste écrasée par la célébrité de ses parents, et brisée par une rupture amoureuse. Lorsqu’elle découvre la musique de Stefan Fraundörfer, violoniste autrichien de l’après-guerre, elle part à la recherche du vieil homme qui vit en ermite. Devenue son élève, elle va peu à peu découvrir le lourd secret qui hante sa vie.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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