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by • 10 novembre 2016 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 11 novembre 2016.2222

ESSOR SARLADAIS du 11 novembre 2016.

 

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NUMERO 11.

Le Tour des Livres.

 

Il y a quelques choses des Beatles chez Jonathan Coe, entre classicisme british et fantaisie débridée. « Numéro 11 », son dernier roman publié chez Gallimard, est une satire sociale, drôle et cruelle, sur fond de théorie du complot. A dix ans, Rachel et Alison sont très intriguées par la vieille femme qui habite près de chez elles, au numéro 11. Celle qu’elles surnomment la Folle à l’oiseau ne serait-elle pas une sorcière ? L’étrange suicide d’un homme politique scande également leurs souvenirs d’enfance. La vie va séparer les deux amies. Tandis que Val, la mère d’Alison, s’obstine à vouloir percer dans la chanson, plongeant les siens dans la médiocrité financière, Rachel se dessine une carrière d’écrivain. Tout au long de leur existence, le chiffre 11 revient avec insistance : la ligne d’autobus, le numéro de l’étage, semblant transformer leurs vies en un immuable destin, tandis qu’un avertissement sonne aux oreilles du lecteur : où est la réalité ? Où est la fiction ?

Elle est né au Cameroun, a étudié aux Etats-Unis et écrit en anglais : Imbolo Mbue aime à parler de l’éclatement des cultures, de leurs chocs, de leurs mélanges, dans son beau roman paru chez Belfond « Voici venir les rêveurs » Jende Jonga, immigré d’origine camerounaise, a trouvé un emploi de chauffeur auprès de Clark Edwars, un riche banquier. Il va enfin pouvoir obtenir la carte verte et faire venir les siens en Amérique. Une étrange complicité se noue entre lui et son patron qui risque la ruine avec la crise des subprimes. Imbolo Mbue invente une langue pour animer ces deux familles dont les problèmes ne sont pas les mêmes…. et pourtant.

Jean Teulé nous donne des nouvelles, avec « Comme une respiration… » paru chez Julliard. Quarante brèves nouvelles, détonantes, surprenantes, poétiques et drôles pour rencontrer les gens. Pour échapper à l’atmosphère plombée qui nous étouffe, Jean Teulé est allé à la rencontre des ‘vrais gens’, s’assoir à leur table, écouter leurs histoires et leurs préoccupations. Il n’a pas regretté son voyage ! Ces gens, ils sont à la fois meurtris et joyeux, tendres, émouvants et féroces, et toujours bourrés d’une énergie inventive, pétris de rêves et bercés de rire. Jean Teulé nous dit l’extraordinaire des destins ordinaires.

Aux éditions City, Frédéric Lenormand entreprend une nouvelle série policière qui se déroule au début du XXe siècle, en hommage à Arsène Lupin et à Rouletabille. Le premier opus est titré « Madame la Marquise et les gentlemen cambrioleurs ». En 1908, l’extravagante marquise Casati s’installe au Ritz avec son guépard, ses chiens, ses singes et son boa. Son séjour est troublé par une série de vols et d’assassinats dans les hôtels particuliers qui bordent la place Vendôme. Elle se lance dans une enquête qui va contrarier les projets de l’ennemi public numéro deux : Alfred Lupin, frère du gentleman cambrioleur.

Autrefois sarladais, Alexis Lévrier est aujourd’hui maitre de conférence à l’université de Reims et historien du journalisme. Il vient de publier au Seuil « Le Contact et la distance », un essai sur le journalisme politique au risque de la connivence. Lors de l’entrée en fonction du président Hollande, quatre de ses ministres, en plus du président lui-même, vivaient avec des femmes journalistes. Cette proximité avec le quatrième pouvoir a sidéré l’opinion étrangère qui exige la séparation, et commence à susciter des interrogations dans notre pays. La devise d’Hubert Beuve-Méry, directeur du monde, « le journalisme, c’est le contact et la distance », est singulièrement battue en brèche.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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