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by • 18 janvier 2024 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 19 janvier 2024.372

Essor Sarladais du 19 janvier 2024.

Des nouvelles du Périgord et du monde.

Le Tour des Livres.

Au fil de ses publications, l’auteur sarladais Patrick Salinié se révèle un formidable nouvelliste. Dans son dernier recueil, « La Nuit de la Mandragore », illustré par Francis Pralong et paru aux éditions du Perce-oreille, il avoue l’influence de ses lectures de jeunesse : Jean Ray et Henri Vernes, particulièrement perceptible dans la nouvelle intitulée « Les fantômes de la cathédrale », qui se déroule à Sarlat. Au fil des récits, on découvre la bête du Sarladais, qui sévit en même temps que celle du Gévaudan, le général Fournier-Sarlovèse, dont on reconnait le grand cœur, le souvenir de la bataille de Castillon qui ressurgit de nos jours ou une nouvelle interprétation de l’arche de Noé. Treize nouvelles où l’on croise des personnages empreints d’humanisme, que l’on aurait plaisir à rencontrer dans la vraie vie. Lire une nouvelle de Patrick Salinié, c’est un peu comme écouter une chanson de Brassens : on y trouve de l’humour et de la sensibilité, cela fait plaisir et met de bonne humeur.

L’occasion nous est donnée de parler d’un des plus grands auteurs de nouvelles, l’italien Dino Buzzati, disparu en 1972 : on se souvient du « K », et de son roman « Le désert des Tartares ». Les éditions Robert Laffont viennent de publier, en poche, son dernier recueil intitulé « Les Nuits difficiles ». On y retrouve la patte du maître, et ses thèmes récurrents : le rêve de la chute qui recèle nos peurs profondes, la peur de ce qui n’existe pas (comme dans « le K »), le passage de la mort, le temps, les souvenirs qui nous hantent, les identités cachées. Ironie et lucidité traversent ses récits et révèlent les absurdités du monde.

Je voudrais également rendre hommage au grand romancier américain (qui aurait largement mérité le prix Nobel), Cormac McCarthy, disparu cette année. On se souvient de « La Route » et de son adaptation au cinéma. J’ai lu « Méridien de sang », paru aux éditions de l’Olivier (comme toutes ses traductions en français). Toute l’âme violente des Etats-Unis d’Amérique est présente dans ce western qui traverse le territoire, du Tennessee  au Colorado : la marche vers l’ouest, les, indiens, les mexicains, le désert, les chercheurs d’or. Il y a quelque chose du meilleur Faulkner dans cette quête de la violence primitive cachée au fond du cœur de l’homme. Un pays se révèle à travers ses mythes, c’est particulièrement vrai pour l’Amérique.

Achevons cette chronique avec deux ouvrages parus dans la même collection, chez Plon. Mohammed Aïssaoui nous propose le « Dictionnaire amoureux d’Albert Camus » et Tahar Ben Jelloun, le « Dictionnaire amoureux du Maroc ». Deux éclairs de lumières sous le soleil d ‘Afrique du Nord, deux richesses culturelles aux valeurs inappréciables.

                                                                               Jean-Luc   Aubarbier.

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