Sadorski et Petiot, les deux abominables.

Le Tour des Livres.

  Quand l’affreux inspecteur Sadorski croise la route du docteur Petiot, tel est le thème du septième opus de l’antihéros né sous la plume de Romain Slocombe, sous le titre « Sadorski chez le docteur Satan » et publié par Robert Laffont. Nous avions laissé l’inspecteur Sadorski, tortionnaire et antisémite, à moitié lynché par la foule à la Libération. Mais il s’en sort toujours. Entré en contact avec le milicien Dagron, membre d’un « maquis blanc » (de pseudo-résistants infiltrés par les Allemands pour désorganiser la France libérée), il tente de se racheter en participant à la traque du docteur Petiot, tueur en série recherché par toutes les polices. La police l’utilisant sous une fausse identité, il lui livre ses « nouveaux amis », ces anciens miliciens qui croient encore en la victoire de l’Allemagne (nous sommes pourtant fin 1944). Plus que par l’intrigue policière, les romans de Romain Slocombe nous charment par leur ambiance – on se croirait dans un film de Marcel Carné ou Julien Duvivier, et la description précise de Paris et de sa population à cette époque.

On ne quitte jamais la CIA. Tel est le message que nous envoie le romancier irlandais David Park avec « Un espion en Canaan », publié à la Table Ronde,  un roman qui évoque Graham Greene. Rien ne destinait Michael Miller, jeune diplomate timide à entreprendre une carrière d’espion. Envoyé en poste à Saigon, en 1973, il y croise la route d’Ignatius Donovan qui le recrute pour le compte de la CIA. Dans une ambiance décadente de fin de règne, cet Américain bien tranquille n’accomplit que des missions de routine. Mais la fin est proche, le Sud Viêt-Nam va tomber. Le flamboyant Donovan joue sur la « culpabilité protestante » de Miller pour l’entrainer dans des zones dangereuses. C’est la déroute. Que va devenir Tuyen, la belle maitresse asiatique de Donovan ? Miller va-t-il devenir un héros pendant les derniers jours de Saigon ?

Si vous avez peur en avion, ne lisez pas « Chute libre » publié chez Albin Michel sous la plume de T.J. Newman, une ancienne libraire devenue hôtesse de l’air. La femme et les enfants du commandant de bord ont été pris en otages. S’il veut les conserver en vie, il devra écraser l’avion, avec ces 144 passagers, sur une montagne. Les terroristes semblent avoir tout prévu et les communications sont surveillées. Mais une hôtesse parvient à joindre son neveu qui travaille pour le FBI. Un classique du roman ou film catastrophe.

Chez Folio policier, Jacques Moulins nous propose « Menaces italiennes », le troisième volet de sa série sur la police européenne. Son héros récurent Deniz Salvère retrouve à Berlin le colonel Hassan, ancien militaire de la garde de Saddam Hussein. Il a été assassiné. En même temps, deux femmes disparaissent en Italie. Les victimes sont toutes proches d’un vieil industriel fascisant. Europol mène l’enquête dans les milieux d’extrême droite qui vise à déstabiliser la démocratie italienne.

                                                         Jean-Luc  Aubarbier.