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by • 7 septembre 2024 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 30 août et du 6 septembre 2024.161

Essor Sarladais du 30 août et du 6 septembre 2024.

DOUBLE VIE.

Le Tour des Livres.

   Découverte par les éditions City, Zoé Brisby nous propose un roman renversant avec « La Double vie de Dina Miller » paru chez Albin Michel. La couverture pourrait sembler glamour, mais c’est un roman noir. Brisée par la déportation et la mort des siens, Dina Miller s’est engagée dans le Mossad, pour éliminer les criminels réfugiés en Amérique. Cette fois, elle doit enlever un certain Oscar Stanford qui pourrait bien être Otto von Meier, le « chirurgien de Buchenwald ». Problème : Stanford travaille pour la Nasa, dans un centre très fermé en Alabama, sous les ordres de l’ancien nazi hyper protégé,  Werner von Braun, avec pour mission d’envoyer, avant les Russes, un Américain sur la lune. L’endroit qui idéalise le rêve américain, dissimule en fait un nid d’aryens fanatiques. Dina choisit de gagner l’amitié de Cherry, l’épouse de Stanford. Un roman qui rend parfaitement l’ambiance des années 60 et sa musique émancipatrice, le traumatisme des anciens déportés et la compromission des Etats-Unis dans le sauvetage des nazis « intéressants ».

Avec son coté flou et ses méandres de souvenirs, « Oslo, de mémoire » de Didier Blonde, paru chez Gallimard, fait immanquablement penser à un Modiano nordique. Le narrateur reçoit une lettre d’une réalisatrice norvégienne qui veut tourner un documentaire sur une romancière de son pays ayant vécu dans le Paris des Années Folles. Il ne connait ni cette Live Fure qui lui écrit, ni cette auteure inconnue, Cora Sandel. Mais les souvenirs d’un voyage d’adolescent à Oslo, et d’un premier amour inachevé avec Inga, remontent à sa mémoire. Il accepte de collaborer au tournage qui devient un voyage immobile dans le temps, à la recherche d’un amour perdu et jamais effacé. Le Paris actuel et celui d’autrefois, Oslo d’hier et d’aujourd’hui, s’y mêlent harmonieusement.

Caryl Férey nous a habitué à des thrillers exotiques qui nous entrainent dans des pays lointains. Son dernier roman, « Magali », paru chez Robert Laffont, a de quoi nous étonner. Il s’intéresse à la disparition, en février 2021, d’une certaine Magali Blandin, retrouvée morte dans une forêt voisine un mois plus tard. Le mari est inculpé. Un féminicide ordinaire … mais peut on s’accoutumer à ce genre de chose ? En fait, cette histoire vraie s’est déroulée à Montfort-sur-Meu, un paisible village où a grandi l’auteur. Un retour sur lui-même autant qu’une enquête sociologique.

Avec « Une femme de mauvaise vie », chez le même éditeur, Virginie Roels nous entraine à Venise en 1910. Un des amants de la comtesse russe Maria Tarnowska a tué d’un coup de pistolet l’homme qu’elle allait épouser. Et c’est elle que l’on accuse de meurtre. Maria est une femme libre, elle fascine autant qu’elle déplait. Drogue et sexe ponctuent sa vie. On la conspue sans savoir pourquoi elle tutoie ces abîmes. Romy Schneider fera tout pour l’incarner au cinéma.

                                                                         Jean-Luc  Aubarbier.

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