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by • 16 juillet 2021 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 16 juillet 2021923

Essor Sarladais du 16 juillet 2021

Trois écrivains sudistes, et un nordiste.

Le Tour des Livres.

    Le Sud, c’est-à-dire les anciens états de la Confédération, a donné aux Etats-Unis ses plus grands écrivains (Faulkner, Steinbeck, Caldwell, etc). Profitons de nos lectures pour en présenter quelques autres. Né dans le Mississippi en 1916, mort dans le Tennessee en 2002, Shelby Foote mériterait une plus grande notoriété. Avec « Shiloh », publié chez Rivages, il raconte une des plus terribles batailles de la guerre de Sécession, qui se déroula en 1862, à travers la voix de six combattants des deux camps. Le récit est détaillé à l’extrême, avec une précision d’orfèvre (on peut le comparer à « La Bataille » de Patrick Rambaud, Goncourt 1997, qui raconte la bataille d’Essling en 1809). On découvre les mêmes sentiments, les mêmes espoirs, et presque les mêmes arguments, chez les généraux Johnston et Grant, les officiers Metcalfe et Fountain, les soldats Dade et Flickner. Un même courage et une même peur. Les premiers sont du Sud, les seconds, du Nord. Ils ont l’idée qu’après ce combat qui dure un week-end, plus rien ne sera pareil. Avec, en conclusion, ces mots du lieutenant Metcalf, selon lequel le Sud, trop romantique et épris du passé, épris de la mort, porte en lui le germe de sa défaite.

Né lui aussi dans le Mississippi en 1944, Richard Ford est un des plus grands écrivains vivants. Avec « Une saison ardente », paru chez l’Olivier et en Point poche, il raconte l’épisode de la vie d’un adolescent, Joe, en 1960, dans le Montana. Son père, professeur de golf, a perdu son emploi. Contre l’avis de sa femme, Jeannette, il se porte volontaire pour lutter contre un gigantesque incendie qui ravage la forêt. Pendant son absence, Jeannette, lassée de cet homme qu’elle aime mais qui échoue toujours, malgré (ou à cause) de son optimisme dilettante, s’engage dans une aventure amoureuse sous les yeux de son fils. Ne pas juger, ne pas parler seront les leitmotive de Joe qui souhaite que tout redevienne comme avant, tout en prenant conscience que l’immobilisme est un rêve d’enfant. En grandissant, Joe se vois plonger dans la solitude.  

William Styron est né en 1925 en Virginie, il meurt en 2006.  On se souvient de l’extraordinaire succès du « Choix de Sophie ». Les éditions Gallimard, dans la collection L’Imaginaire, viennent de rééditer les deux tomes de « La Proie des Flammes ». Comment savoir la vérité sur ce qui s’est réellement passé à Sambuco, petit village près de Naples. Mason a violé Francesca, une jeune paysanne italienne. Puis il l’a tuée, à moins qu’un autre homme ne soit intervenu. Devant l’horreur de son acte, Mason s’est suicidé, à moins qu’il n’ait été exécuté par Cass, un autre Américain. Comme dans « Le Choix de Sophie », il faudra une double et longue confession, entre Cass et le narrateur, Leverett, tout deux protagonistes de l’affaire, pour faire jaillir les souvenirs enfouis, et éclater la vérité. Un roman qui porte en parallèle la marque d’Œdipe à Colone.

Achevons notre chronique avec un romancier du Nord (il est né dans le Minnesota) mais qui porte en lui le désespoir sudiste de la Génération Perdue. Francis Scott Fitzgerald, est né en 1896 et mort en 1940.  Les éditions Folio viennent de publier une version bilingue de « Gatsby le magnifique » (The Great Gatsby), très agréable à découvrir en anglais. Ne manquez pas de voir et revoir l’adaptation au cinéma, en privilégiant la version de 1974 avec Robert Redford, à celle plus récente avec Leonardo DiCaprio.  

                                                                   Jean-Luc  Aubarbier.

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