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by • 10 mars 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 10 mars 20171937

ESSOR SARLADAIS du 10 mars 2017

 

PRENDRE LES LOUPS POUR DES CHIENS.

Le Tour des Livre.

 

Le Bordelais Hervé Le Corre nous propose un magnifique thriller aux indéniables qualités littéraires, dont le titre est tiré d’un poème d’Aragon « Prendre les loups pour des chiens » (éditions Rivages). En sortant de prison, Franck est étonné de ne pas être accueilli par son frère Fabien, avec lequel il avait commis un cambriolage. Fabien n’est pas là, il est en Espagne, on l’attend. On va l’attendre tout le roman. Jessica, l’étrange et provocante compagne de Fabien, héberge Franck près de Langon, chez ses parents, un couple de petits trafiquants qui maquille des voitures pour un dangereux gitan. Il règne une ambiance toxique et violente ; Jessica, dépendante à la drogue, se prostitue. Franck se sent prisonnier de cette famille, attiré par Jessica et désireux de protéger sa fille, la petite Rachel, qui voit tout et ne dit rien. Un polar d’ambiance, très américain, qui évoque le meilleur temps de Philippe Djian.

Avec « Danser au bord de l’abîme », publié chez Jean-Claude Lattès, Grégoire Delacourt nous livre peut-être son meilleur roman, sûrement le plus profond. Emma, la quarantaine, mariée à Olivier, mère de trois enfants, mène une vie heureuse, confortable et sans histoire. Pourtant, quand elle croise le regard d’un homme dans une brasserie, aussitôt, elle sait. Elle sait que sa vie ne sera plus jamais la même, qu’elle va basculer dans l’impossible. Elle sait que son quotidien ordinaire ne lui suffit plus, qu’elle s’ennuie à mourir. Alexandre n’est pas seulement le coup de foudre, c’est le coup de folie, celui qui l’entrainera dans le vertige. Elle choisit l’aventure car elle aspire à se perdre dans le vide. La vie est-elle autre chose qu’une courte distance entre deux vides ? Un roman qui narre les faits, sans jugement, pour nous faire ressentir la puissance du désir et la fragilité de l’existence humaine.

Au Cherche-Midi, le Britannique Ray Celestin nous entraine dans le Chicago des années folles et de la prohibition avec « Mascarade ». La ville vit au rythme du jazz et des mitraillettes d’Al Capone. Une femme issue d’une illustre famille s’adresse à l’agence Pinkerton pour les charger de retrouver sa fille et son gendre qui ont mystérieusement disparu. Le couple de détectives, Michael Talbot et Ida Davies va se faire aider d’un jeune jazzman, Louis Armtrong, pour mener leur enquête. Au même moment, le corps d’un homme blanc est retrouvé dans une ruelle du quartier noir. Les deux affaires sont-elles liées  au crime organisé et à la rivalité féroce qui oppose les bandes entre elles ?

Avec « L’oiseau des tempêtes », paru chez Fleuve, Serge Brussolo nous entraine en Bretagne sous le règne de Louis XIV. Artus, baron ruiné et à moitié fou, fait l’acquisition d’une épave, « L’oiseau des tempêtes », dans le but de la restaurer et de reprendre la navigation, sans tenir compte de sa réputation de navire maudit. Il est aidé par son ami Alexandre, l’épouse de ce dernier et par leur fille. Cette dernière va faire de sa vie une odyssée en ne suivant qu’une voie : celle de la liberté.

Traduit chez Albin Michel, « Moissons sanglantes » de Peter Robinson, a été le numéro 1 des ventes en Grande-Bretagne. Deux garçons disparaissent dans un petit village du Yorkshire. Les indices inquiétants s’accumulent : une mare de sang, une caravane incendiée, puis on retrouve le corps décapité d’un des enfants. L’inspecteur Banks et son équipe piétinent jusqu’à ce qu’un accident de la route vienne recentrer l’enquête. Une course contre la montre s’engage pour retrouver, avant ceux qui le traquent, le garçon qui détient les clés du puzzle.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

 

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