MENU

by • 12 septembre 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 12 septembre 2025, Courrier Français du 5 septembre.29

Essor Sarladais du 12 septembre 2025, Courrier Français du 5 septembre.

Le Périgord, terre d’écrivains.

Le Tour des Livres.

 La rentrée littéraire 2025 commence avec une heureuse surprise, un roman de très haute tenue littéraire qui a le Périgord pour cadre. « Quitter la vallée » deuxième roman de Renaud de Chaumaray, publié chez Gallimard, nous offre trois récits qui n’en forment qu’un seul. Fuyant un mari violent, Clémence et son fils Tom se réfugient dans une maison isolée, dans la vallée de la Vézère. La nature autour d’eux semble paradisiaque. Seul un inquiétant vagabond vient troubler leur quiétude. Soudain, Tom disparait … Dans le même coin, Fabien, spéléologue amateur, et sa fille Johanna, étudiante, découvrent une grotte ornée à la préhistoire. L’aventure d’une vie, et un nouveau départ pour la jeune fille qui avait quitté sa région natale. Toujours près des Eyzies, à l’occasion d’un mariage, Guilhem, un jeune homme mal dans sa peau, tombe amoureux de Marion, une vacancière. Il lui fait découvrir cette région qu’il n’a jamais voulu quitter. Les trois histoires vont s’imbriquer, lançant des ramifications souterraines, pour se rejoindre … étrangement. Ecrit dans une langue éblouissante, le roman parle de ce double désir : échapper à sa propre condition et conserver ses racines. Il est surtout le roman de la pérennité de l’existence humaine et de la présence des morts parmi nous.

Quatre parties, quatre dates servent à Antoine Flandrin, dans son premier roman intitulé « Les Barbelés » (Plon) pour délimiter l’histoire de Jules Marsac, fils d’un bourgeois bordelais qui devient propriétaire d’un domaine dans la vallée de la Dordogne. 1936, Jules a quinze ans. C’est un garçon timide qui admire son père, ancien combattant. Le père, enseignant, professe les idées d’extrême-droite de l’Action Française. Jules devient ami avec René, un petit paysan, fils d’une « gueule cassée ». Cet épisode aurait pu s’intituler « l’enfance d’un chef », car Jules hérite des prétentions aristocratiques de son père. 1940, Jules est un soldat sans gloire. Son parrain, journaliste antisémite le fait entrer à la rédaction. Il épouse Luce, sa fille. Il excelle dans le métier. 1944, Jules est un collabo recherché. Il va croiser à nouveau la route de René devenu résistant. 1948, le temps des bilans et des conclusions. Le titre évoque les barbelés idéologiques qui séparent et enferment les gens.

Poésie, lyrisme, nostalgie d’un monde disparu bercent le très joli livre de Michel Testut intitulé « Eloge des paysans » et paru aux éditions du Ruisseau. Les souvenirs d’enfance de l’auteur parcourent les « traces archéologiques » de cet univers si proche (nous sommes tous descendants de paysans) et désormais si lointain. Les sens y sont éveillés : odeurs, sons, images, tout autant que les mots.  Un monde vrai, concret pourtant, où la dureté, l’âpreté du quotidien ne sont pas absent. Une litanie de « je me souviens » à lire et à relire. 

Aux éditions du Papillon Rouge, Rudi Moleman raconte « Ces héros du Périgord qui ont fait l’Histoire ». On y croise Montaigne, Joséphine Baker, Louis Delluc, André Maurois et bien d’autres, pour notre plus grand plaisir. 

                                                                            Jean-Luc Aubarbier.

Comments are closed.