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by • 7 mars 2025 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 7 mars 2025.66

Essor Sarladais du 7 mars 2025.

Western dans les Pyrénées.

Le Tour des Livres.

Il y a du Jack London et du James Oliver Curwood dans ce premier roman d’Olivier de Robert, « La dernière danse de l’ours » paru chez de Borée. La beauté et la cruauté de la nature y flamboient à chaque page. Dans une vallée pyrénéenne isolée, un ours « psychopathe et tueur récidiviste » ravage les troupeaux de moutons. Les habitants du petit village de Sarradeil, des hommes rudes qui vivent sur une terre rude, sont bien décidés à s’en débarrasser. Mais les « Parisiens » leur envoient une jeune femme, Asha, policière de l’environnement pour régler le problème en exfiltrant la bête.  La population est divisée ; après tout, l’ours « rapporte » et les indemnités pour les brebis égorgées (par l’ours ou par des chiens) ne sont pas à négliger. Mais là, leur fierté virile est atteinte. Une femme qui porte un pistolet et entend leur donner des leçons ! Eux aussi ont des armes, des fusils, mais Asha fait interdire la chasse. C’est une atteinte à leur droit fondamental, arraché à la Révolution. Asha va recevoir une aide inattendue : celle de la Vieille, qui réside seule au hameau de l’Astériale, et qui lui révèle la légende de Jean de l’Ours. Un récit magnifique raconté comme un western (la scène du saloon est fabuleuse).

C’est un lourd secret de famille dans les Landes que nous raconte Martine Delomme dans « Une vie d’amour et de haine » paru aux Presses de la Cité. Elodie exploite avec son mari Bruno, une partie de la forêt landaise, tout en éduquant leur fils Maël, un petit garçon diabétique. Bruno est trop occupé par son travail et ses conquêtes pour l’aider, et il rejette cet enfant malade. En outre, Elodie doit rendre visite, deux ou trois fois la semaine, à sa mère, Florence, une psychiatre atteinte d’une forme grave de la maladie d’Alzheimer. Malgré les difficultés de communications, elle veut découvrir ce qui fait tant souffrir sa mère. L’auteure utilise en alternance, la troisième personne, pour décrire  la vie agitée d’Elodie, et, la première personne, pour saisir les sensations et les souvenirs confus de Florence. Ce ‘Je’ nous donne accès à son univers. Certes, il y a eu la mort brutale de son mari et de leur fils, dans un accident de voiture, mais Fabienne cache bien d’autres choses au fond de son âme. Des mots jaillissent de sa bouche, presque malgré elle : faute impardonnable, mort, crime.

Férue de romans d’aventures, la Bretonne Armelle Guilcher a choisi une histoire vraie pour nous faire connaitre « Les Amoureux de l’ile Saint-Paul », aux Presses de la Cité. A Concarneau, en 1928, Rose et François, deux adolescents, décident de fuir leur famille en s’engageant sur un bateau qui part pêcher la langouste dans les mers australes. Ils abordent l’ile Saint Paul, à 1300 km des Kerguelen et se portent volontaires pour y entretenir les installations. La mission va virer au drame.

Chez le même éditeur, Carole Duplessy-Rousée nous raconte l’histoire de Telma, qui vit en recluse à Dinard, dans « La Fille des Belles-Marines ». A trente ans, elle décide de changer de vie et cherche à savoir ce que sont devenus ses parents, partis courir le monde. Peut-être même apprendra-t-elle à aimer. 

                                                                      Jean-Luc Aubarbier.

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