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by • 6 juillet 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 6 juillet 20172078

ESSOR SARLADAIS du 6 juillet 2017

 

 

Un moulin entre deux rives.

Le Tour des Livres.

 

C’est un beau roman de terroir que nous donne Jean-Paul Romain-Ringuier avec « Un moulin entre deux rives » paru chez City. L’action prend place en 1890, en Limousin, dans l’univers des moulins à papier établis sur la Vienne. Victor est marinier ; il véhicule des trains de bois flottant pour approvisionner les fours à céramique de Limoges. Licencié pour avoir aidé un collègue qui risquait d’être broyé par les troncs, il retrouve du travail au moulin du Got, propriété des Tandeau de Marsac. On découvre tout un petit peuple de paysans, d’ouvriers, Emile le braconnier. C’est le village du Bournat en vrai ! Mais l’univers est hostile autour des moulins : des bandits attaquent les fermiers qui reviennent du marché ; Armand, le propriétaire du moulin, manque de peu d’être tué. Un être maléfique rode dans ce Limousin encore peuplé de loups. Elisabeth, la fille d’Armand, bien que promise, n’est pas insensible au charme de Victor, même si l’homme dissimule le mystère de ses origines. C’est en Périgord, à Couze, sur les bords de la Dordogne, qu’il a appris le métier ; c’est pour retrouver une fille qui a perdu la mémoire, qu’il s’est exilé en Limousin.

Karine Reysset nous invite à une quête d’identité et d’indépendance avec « La fille sur la photo », publié chez Flammarion. Anna a élevé comme les siennes les filles de Serge qui a vingt ans de plus qu’elle. Serge est un réalisateur célèbre et Anna a fait sa vie dans son ombre. En volant au secours de Romain, son frère, victime d’un accident, elle prend conscience qu’elle n’est pas heureuse et quitte Serge après dix ans de vie commune. Elle veut se réaliser dans son métier de romancière. Mais lorsque Garance, la petite dernière, droguée et suicidaire, se retrouve en danger, Serge fait appel à Anna pour l’aider. Anna accoure, mais elle se rend vite compte qu’elle n’est plus à sa place dans cette famille. L’écriture lui a appris l’indépendance et elle ne supporte plus la mise sous tutelle.

C’est un beau roman que nous propose Antonin Malroux avec « L’Espoir de belles aurores » chez Calmann-Lévy. En 1960, Gatien quitte son village du Cantal pour rejoindre son régiment en Algérie. Il doit quitter la jeune Emilienne, fille d’agriculteurs aisés, qu’il a promis d’épouser à son retour. Il est vite pris dans la tourmente algérienne et ses dangers, mais ses lettres entretiennent un contact avec sa fiancée secrète. Les parents d’Emilienne, intrigués par l’abondance de correspondance, découvrent la liaison de leur fille. Soudain, Gatien ne reçoit plus de courrier, comme si un drame s’était produit sur cette terre lointaine.

Aux Presses de la Cité, Madeleine Mansiet-Berthaud nous offre un roman australien avec « Wanda ». Wanda nait en 1946, dans une réserve aborigène au nord de l’Australie. Son père, un blanc, a abandonné la mère et l’enfant. A huit ans, elle est arrachée aux siens pour vivre dans une institution, avec d’autres enfants métis. Son destin est tout tracé : elle sera domestique. Mais les sévices et les injustices exacerbent son tempérament rebelle. Elle grandit avec un projet de vengeance ; elle veut retrouver son père dont elle ne connait que le nom.

Roman littéraire et roman des temps de guerre, tel est  « Faubourg des minuscules » d’Edouard Bernadac paru chez Héloïse d’Ormesson. Catalan ayant fui le franquisme, Juan Vega vit dans Paris occupé par les Allemands en se tenant à l’écart de toute revendication. Mais l’amour d’une jeune femme l’entraine dans un bordel de luxe fréquenté par les S.S. Lui qui aspirait à la discrétion se retrouve dans un univers d’artistes plus ou moins collabos, tandis qu’un voisin imprimeur l’entraine dans la Résistance. Un héros malgré lui et opportuniste en diable.

 

JEAN-LUC  AUBARBIER.

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