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by • 2 février 2017 • Mes chroniques littérairesCommentaires fermés sur ESSOR SARLADAIS du 3 février 2017.2254

ESSOR SARLADAIS du 3 février 2017.

 

L’AFFAIRE LEON SADORSKI.

Le Tour des Livres.

 

Les lecteurs qui apprécient Philip Kerr et sa « Trilogie Berlinoise » aimeront le dernier thriller de Romain Slocombe, paru chez Robert Laffont, « L’affaire Léon Sadorski ». Paris, avril 42 : l’inspecteur Léon Sadorski est un flic ordinaire, plutôt efficace. Il n’aime pas spécialement les Allemands (les Boches) mais appliquent à la lettre les directives du gouvernement de Vichy. Antisémite, il aime son travail aux Renseignements Généraux qui consiste à traquer les Juifs pour les envoyer à Drancy. Mais il est toujours dangereux de fréquenter le diable. Un beau jour, il est arrêté, envoyé à Berlin, maltraité : on soupçonne une de ses anciennes maitresses d’être une espionne de Moscou. Les Nazis le relâchent à condition qu’il accepte de la livrer et de dénoncer un de ses anciens informateurs. De retour à Paris, notre flic opiniâtre enquête sur le meurtre d’une jeune femme, droguée et prostituée, qui fréquentait les Allemands. Léon Sadorski se retrouve confronté à la Gestapo française, des truands qui ne respectent aucune loi. Il devient un homme seul, pris entre les Nazis, les truands et la résistance. Un thriller brillant, particulièrement bien documenté.

La parution, chez Belfond, d’un thriller de Harlan Coben est toujours un évènement. « Intimidation » est un des livres les plus réussis du boss du thriller. Avocat à New York, Adam Price mène une vie paisible jusqu’à ce qu’un inconnu lui révèle que son épouse lui a menti sur son passé. L’adorable Corinne ne nie rien, demande du temps pour se justifier et en profite pour disparaitre. Une redoutable machination se met en place. Adam se lance dans une course-poursuite pour sauver sa femme et découvrir la vérité.

Chez Philippe Rey, Sophie Daull publie « La Suture ». Alors qu’elle vient de perdre Camille, sa fille de seize ans, Sophie Daull se penche sur le passé de sa mère Nicole, disparue trente ans auparavant. A partir de quelques photos, quelques lettres, elle entreprend de déchiffrer les lieux où a vécu sa mère, les gens qu’elle a fréquentés, et tente de reconstituer une existence troublante. Entre réalité et fiction, l’auteur parvient à recoudre un arbre généalogique qui vagabonde depuis la France de l’après-guerre jusqu’aux années 80. Un singulier roman vrai.

Les éditions Gallimard ont traduit « Tabou », le premier roman de l’avocat berlinois Ferdinand von Schirach. Sebastian von Eschburg a avoué un crime, mais aucun corps n’a été retrouvé et l’identité de la victime n’est pas établie. Son avocat va tenter de démonter l’accusation de meurtre. Mais qui est vraiment cet artiste, dernier rejeton d’une famille noble désargentée, traumatisé par le suicide de son père ? Devenu célèbre grâce à une série de nus de sa maitresse, n’aurait-il pas poussé un peu loin ses expérimentations plastiques ? Un vrai-faux thriller à portée philosophique.

Chez Albin Michel, Catherine Hermary-Vieille entreprend de raconter les rois maudits de la Renaissance, avec « D’or et de Sang ». Massacres, complots, assassinats, religions fanatisées, passions exacerbées, perversions ; on n’en finirait pas de qualifier cette époque riche en évènements et en découvertes. Si l’on parle fréquemment de l’humanisme de la Renaissance, il serait plus juste de parler aussi de sa barbarie. Dans un Louvre transformé en nid de scorpions, Catherine de Médicis, pour mieux assoir son pouvoir, dresse ses enfants les uns contre les autres. Faibles et voluptueux, Charles IX, Henri III, le duc d’Alençon et la reine Margot seront tour à tour victimes de cette ‘mante religieuse’.

 

JEAN-LUC AUBARBIER.

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