Les Barbelés, Antoine Flandrin, Plon.
Lycéen à Sarlat, Antoine Flandrin a passé une partie de son enfance à Domme. Dans son premier roman intitulé « Les Barbelés », publié chez Plon, il délimite en quatre parties et quatre dates l’histoire de Jules Marsac, fils d’un bourgeois bordelais qui devient propriétaire d’un domaine dans la vallée de la Dordogne. 1936, Jules a quinze ans. C’est un garçon timide qui admire son père, ancien combattant. Le père, enseignant, professe les idées d’extrême-droite de l’Action Française. Jules devient ami avec René, un petit paysan, fils d’une « gueule cassée ». Cet épisode aurait pu s’intituler « l’enfance d’un chef », car Jules hérite des prétentions aristocratiques de son père. 1940, Jules est un soldat sans gloire. Après la défaite, son parrain, éditeur antisémite le fait entrer à la rédaction de son journal. Il épouse Luce, sa fille. Sans pour autant adhérer à tous les fantasmes de son époque, il excelle dans le métier. 1944, c’est la libération. Jules est un collabo recherché. Cherchant à échapper au jugement qu’il mérite, il va croiser à nouveau la route de René devenu résistant. C’est l’heure de la vengeance, ou de la justice ou du pardon. 1948, le temps des bilans et des conclusions. Qu’est-ce qui emmène un être humain à devenir un salaud ou un héros ? Le hasard, le destin, l’éducation, le choix ? Le titre évoque les barbelés idéologiques qui séparent et enferment les gens.
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Jean-Luc Aubarbier, écrivain.

Essor Sarladais du 10 octobre 2025. Article suivant