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by • 29 septembre 2025 • Mes livresCommentaires fermés sur Essor Sarladais du 19 septembre 2025.78

Essor Sarladais du 19 septembre 2025.

BELGITUDE.

Le Tour des Livres.

    Avec « La Cuisinière du Kaiser », publié chez Robert Laffont, Armel Job poursuit son exploration de l’âme belge en nous livrant une saga familiale à l’aube du XX° siècle. Le narrateur est l’arrière-petit-fils de Victor et Magda qui ont fondé dans un village près de la frontière allemande, le Grand Hôtel des Ardennes. Ils ont huit enfants dotés d’une « génétique des prénoms » : ceux des garçons commencent par la lettre A, ceux des filles se terminent par le même A. Sauf pour l’un d’eux, Guillaume. Magda a eu une aventure avec un pasteur allemand et Victor a doté le fruit de cet amour du prénom du kaiser. La prospérité économique de leur affaire n’enlève pas l’épine de la trahison dans le cœur de Victor. 1914, le village est envahi par les Allemands et Guillaume est tué par un de leurs officiers. Le roman insiste sur la barbarie, souvent ignorée de l’occupation allemande en Belgique au cours de la première guerre mondiale. La famille se disloque et Magda va entreprendre une longue croisade, jusqu’en 1925, pour comprendre pourquoi son fils est mort.

Chaque rentrée littéraire nous apporte un nouvel Amélie Nothomb et la romancière belge n’est jamais aussi bonne que quand elle parle d’elle et de sa famille. Après l’excellent « Premier sang » (prix Renaudot 2021) consacré à son père, elle nous donne, toujours chez Albin Michel, « Tant mieux » qui évoque la mémoire de sa mère disparue en 2024. Dans Bruxelles occupé, en 1942, Adrienne, quatre ans, grandit dans un foyer dysfonctionnel où les disputes sont fréquentes. Pour les vacances, on l’envoie chez sa grand-mère maternelle, une vieille dame désagréable et méchante qui la maltraite. L’aïeule, autrefois riche et belle, est dévorée par l’amertume de sa déchéance. Adrienne tente de comprendre l’attitude de sa propre mère à travers l’éducation qu’elle a pu recevoir de cette dame au caractère versatile.  

Les éditions Récamier rééditent « Le Bonheur sur ordonnance » de Barbara Abel, qui n’est pas un polar, mais plutôt un feel good book qui met en scène des gens ordinaires. Méline, mère de famille, est sujette à des sautes d’humeur d’une violence de plus en plus extrême. Périodiquement, à la moindre contrariété, elle tyrannise son entourage. On découvre quelle souffre d’une maladie orpheline qui s’attaque au gène du bonheur. Ou elle devient heureuse, ou elle en mourra. Une comédie qui prend pour cadre la famille, son sujet de prédilection. 

Révélation polar 2024, Jérémie Claes, qui vit entre Bruxelles et Namur, situe en Provence son second roman « Commandant Sloane », publié chez Héloïse d’Ormesson. Au cours de l’été 2022, sur une plage bondée de Cannes, un bateau vient s’échouer. A son bord, 42 migrants morts, les corps carbonisés.  Assisté de Jasmine, activiste des droits des réfugiés, et de Moussa, le seul survivant du massacre, le commandant Sloane va tenter de résoudre cette énigme, malgré la milice raciste qui veut étouffer l’affaire.

                                                                     Jean-Luc  Aubarbier.

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