Douceur d’aimer.
Le Tour des Livres.
Dans l’histoire du christianisme, il est de couples célèbres, comme saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila, des couples réunis par un amour plus grand que le sentiment de la chair. Dans son nouveau roman, « Le Baiser de Claire », paru aux Presses de la Cité, Yves Viollier nous raconte la belle histoire de saint François d’Assise et de sainte Claire, fondatrice de l’ordre des Clarisses. Elle prend place en Italie, à une époque de grande violence. Claire est amoureuse de François, mais une chose plus puissante que l’amour les sépare : la différence de classe. Elle est noble, lui, bourgeois. Il ne peut être question de mariage. François, qui aime la fête, les filles et la guerre, se détourne de son rêve de chevalerie pour se consacrer à la religion. On connait son amour de la Nature, œuvre de Dieu, qui le conduira à la limite de l’hérésie (ses disciples, les minorites franciscains, furent brûlés). Il parle aux oiseaux, aux arbres, au soleil. Claire l’écoute, et comprend qu’ils peuvent se rejoindre dans l’amour de Dieu. La forêt sera leur manteau. La narratrice du roman est la sœur de Claire, elle aussi religieuse. Un roman qui met la sainteté à hauteur d’homme.
Chez le même éditeur, avec « Aux cabanes », Bertrand Touzet dresse le portrait plein d’humanisme, de tendresse et de sensibilité, de Mathilde, une quadragénaire solitaire. Elle est dessinatrice judiciaire et se contente, à travers les procès, de vivre les aventures des autres. Elle vit sa vie par procuration, comme le chante Jean-Jacques Goldman, une vie étroite et douce où elle s’est enfermée. Son seul ami, Thomas, est gay. Lasse d’attendre l’homme idéal, elle retourne sur son territoire d’enfance, au lieu-dit « aux cabanes », sur un étang près de Perpignan. Ce parfum d’enfance inonde le livre et lui donne un soleil nostalgique. Le vent de Catalogne l’a emportée, avec tous ses chagrins. Elle ressent alors un vif désir d’enfant, sa dernière chance pour donner un sens à son existence. Pourquoi pas avec Thomas ?
Avec « La Malédiction de Pauillac », toujours aux Presses de la Cité, Gilbert Bordes donne une nouvelle aventure à Gabriel Lerrainé, le héros de « Docteur Mouche ». P’tit Jules, un enfant de quatre ans, a été enlevé lors d’une promenade avec son grand-père. La ravisseuse s’est présentée comme sa mère, qu’il n’a pas connu. A Pauillac, prés de Salers, une maison en ruines et, dit on, hantée par le fantôme d’une sorcière, aurait un rapport avec le crime. Guy Lebrun, le policier chargé de l’enquête a, autrefois, par erreur, fait condamner Gabriel à de la prison. Les deux hommes vont s’affronter dans une rivalité complice pour retrouver l’enfant.
Avec « L’Obscure Clarté des nuits sans lune », paru chez de Borée, Alain Paraillous raconte l’histoire de Séverine dont le mari, Michel, mobilisé en 1939, est porté disparu. Pour assumer la charge dans le vignoble familial, on lui octroie un prisonnier allemand. Peu à peu, elle se prend d’affection pour Hans. Mais Michel est-il vraiment mort ?
Jean-Luc Aubarbier.



Essor Sarladais du 18 juillet 2025. Article suivant